mercredi 27 août 2008

Tu vois

Comme la douleur s'est éteinte. Comme je n'ai plus besoin de te parler.

J'ai été distant lors de nos dernières rencontres. Ce que tu dis ne m'intéresse pas.

J'ai vu ta voiture, a 12h, a 14h, a 19h. Au même endroit. Tu devais être chez toi, je ne sais même pas où. J'ai pensé laisser ma carte sous ton essuie-glace. J'ai pensé t'appeler.

Je n'ai rien fait. La musique était douce, l'air à nouveau frais entrait déjà à plein par mes vitres ouvertes. J'ai pris le soleil, la route ouverte, l'envie de rentrer et de ne rien faire. Savourer un certain équilibre, qui n'est pas pourtant pas sans regrets.

Et je me suis rendu compte.

Que j'arrivais à être moi, sans me détester. Que j'arriverai sans doute à vivre avec la fatalité, que certains événements, quand bien même on les souhaite viscéralement, on ne peut rien faire pour les provoquer, rien ne s'y prête.

Et ce n'est pas de Toi que je fais le deuil aujourd'hui. Mais de cette partie de moi qui s'est brutalement réveillée, un jour, en découvrant l'enfant tout neuf que des amis ont fabriqué.

Je n'aurai sans doute jamais de descendance. Ni génétique, ni adoptive. Je ne fais rien pour, je n'y suis pas prêt seul, pas tant qu'il ne l'est pas non plus.