lundi 17 décembre 2007

Time off

J'ai juste trop besoin de réussir pour accepter l'idée de recommencer.
Juste trop peur d'échouer pour prendre le risque.

Je vais savourer le repos, oublier les défis. Réapprendre a regarder mes acquis à leur juste valeur.

Voilà pourquoi.

dimanche 30 septembre 2007

Poulailler's song

live, on citegay :

Oxygène : "Tu es un beau gars, tu es originaire de la campagne, toi."
Twisted : "Merci ! Oui, je suis originaire d'xxx."
Oxygène : "Moi campagne gersoise. Tu as déjà saigné un poulet, toi."

Twisted : ZAPPER

...

Me demande si je vais pas résilier mon abonnement internet, finalement.

mardi 11 septembre 2007

With a little help from my friends

Il m'est venu a l'esprit une phrase étrange.

Vous me direz, à cette heure, il est déjà suspect que je sois éveillé, et encore plus que je me sente prêt a rédiger quoi que ce soit.

Mais spontanément, après une journée twisted que je ne décrirai même pas, un malaise qui me pousse au lit, deux heures et demi de mauvais sommeil, l'esprit calé en boucle en mode “travail”, me lever fumer un clope, descendre au salon, ressentir ce familier sentiment d'être accompagné — probablement causé par la lumière spectrale de la pièce —, tenter de dormir là-bas, sentir la faim qui monte tandis que l'angoisse se tasse, commencer a gouter ce besoin physique, me refuser à le satisfaire, et m'entendre, enfin, penser ce conseil qui ne me ressemble pas, réveille le besoin de m'épancher.

“Aime ta douleur.”

Comme une voix, en moi. Je savoure, sans la chérir, ma sensation. Ais-je déjà entendu cette sagesse ? Une simple conséquence de ma morale, stoïcienne malgré moi ?

Aimer sa peine, à première vue une directive qui ressemble bien à mon éducation catholique, que je récuse pourtant depuis longtemps. Pour autant, plus subtilement, le conseil ne me semble pas inepte : aimer sa douleur, sans la rechercher, c'est l'accepter. Et l'accepter c'est déjà s'en libérer, oublier.

J'ai perdu pied, à nouveau.

Chaque obstacle, même minime, ouvre un gouffre sous mes pieds. Chaque contrainte ajoute un lourd fardeau a mes épaules. Chaque instant sans avoir la preuve de ma valeur, de l'attention que les autres me portent est un poignard. Autant de sensations infondées, conséquences en cascade de causes que je ne maitrise pas encore.

Demain, l'œil cerné, je me demanderai peut-être ce qui a bien pu me passer par la tête. Pour peu qu'il fasse beau, il ne restera rien de tout ceci. Avec un peu de chance.

PS : oui, le titre EST ironique.

lundi 3 septembre 2007

Le temps qui passe

Voilà. Il est temps.

Plus d'un mois de silence, si ce n'est un peu de “musique” pour me (vous ?) rappeler que je suis vivant, que ça bouge là-dedans.

Un mois mis à profit, entres autres, pour jouir de la vie, très simplement. Pour me prouver que je suis parfois capable de ne pas ruiner mes journées libres et solitaires. Que je sais finir quelques projets sans bâcler. Ne pas perdre des heures a chercher sur internet de quoi satisfaire mes phantasmes et mes hormones. Aller droit au but, le programme établi, bien chargé mais sans obligation absolue, sans pression.

La découverte, aussi, que glander ne me satisfait plus : je regrette de plus en plus amèrement chaque journée perdue. J'enrage. Et d'autant plus quand ces heures mortes ne sont pas de mon fait.

Ma rentrée a épisodes m'a laissé le temps de reprendre un niveau de motivation professionnel et sportif correct. Je crois qu'il va m'en falloir tout de même... pour apprendre maintenant à ne pas attendre trop de moi-même, de ma vie au quotidien.

Mon homme a tendance a partir en vrille dans un contexte professionnel décevant, frustrant, pour ne pas dire franchement menaçant parfois. Les coups pleuvent, il va devoir apprendre a se détacher. De fait, il commence a réclamer une vie sociale. Là j'avoue, je laisse un peu pourrir. Je suis rancunier. Très. Je le soutiens néanmoins, et il en vient parfois a me surprendre a nouveau. A part ce revirement, sa prise de conscience d'autres besoins, on peut dire que de ce côté là, c'est le status quo. On s'en sort, même sans grande flamme.

Côté flamme, justement : un certain loup m'a franchement laissé tomber. Trois appels de ma part sans suite, mon numéro de portable apparemment pas vraiment prioritaire puisque non transféré dans son nouveau téléphone. J'enrage. Je fulmine. Je me ronge parfois de ces petits riens. Et j'essaie de gérer l'absence. J'aurais préféré qu'il quitte la région comme il l'avait prévu il y a quelques mois. Ça m'aurait évité de le savoir si proche. D'être prêt parfois a faire n'importe quoi pour avoir ma dose.

Et puis... pas grand chose, mais tout de même : les questions existentielles sont bel et bien là, juste sous les couches variées d'occupations quotidiennes. L'envie de procréer, peut-être. D'éduquer, sans doute. De participer au monde humain en y faisant entrer de nouveaux individus selon mes valeurs.

Mais : capable ? et comment ? et dans quel monde ?

Bon, cessons là pour l'instant. Je ne suis pas particulièrement fier de ce post... Mais c'est déjà une reprise.

dimanche 26 août 2007

Ca vient, ça vient, ça revient. Lentement, mais ça revient. Plus d'un mois de pause. Mis a profit d'abord, puis un peu piégeux ensuite : j'ai besoin de ré-apprendre — encore ! — a imbriquer les idées, les sentations. Mettre a plat pour comprendre et me guider.

En attendant, un feeling :

Mieux vaut n'penser à rien
Que n'pas penser du tout
Rien c'est déjà
Rien c'est déjà beaucoup
On se souvient de rien
Et puisqu'on oublie tout
Rien c'est bien mieux
Rien c'est bien mieux que tout

Mieux vaut n'penser à rien
Que de penser à vous
Ça n'me vaut rien
Ça n'me vaut rien du tout
Comme si de rien
N'était je pense à tous
Ces petits riens
Qui me venaient de vous

Si c'était trois fois rien
Trois fois rien entre nous
Evidemment
Cà ne fait pas beaucoup
Ce sont ces petits riens
Que j'ai mis bout à bout
Ces petits riens
Qui me venaient de vous

Mieux vaut pleurer de rien
Que de rire de tout
Pleurer pour un rien
C'est déjà beaucoup
Mais vous vous n'avez rien
Dans le cœur et j'avoue
Je vous envie
Je vous en veux beaucoup

Ce sont ces petits riens
Qui me venaient de vous
Les voulez-vous ?
Tenez ! Que voulez-vous ?
Moi je ne veux pour rien
Au monde plus rien de vous
Pour être à vous
Faut être à moitié fou.

jeudi 26 juillet 2007

Free

Un sentiment de liberté. Pas de poids, pas de cerveau, pas d'angoisses, même pas celles de rater la journée, ou les vacances. Pas de contingences : dormir en suffisance, manger quand j'ai faim, glander le reste du temps. Shopping, plage, baise.
Je suis en stand-by au soleil, et c'est BON.

jeudi 19 juillet 2007

I am what I am*

Je me prends de petites claques. Des bouffées de souvenirs complètement enfouis. De petits moment anodins qui ne font rire que moi, en silence. Les uns n'ont rien à voir avec les autres, et forment des jours assez tranquilles. L'angoisse est endormie momentanément. Le temps n'est pas à l'introspection pure, mais à la confrontation : le moi d'aujourd'hui et celui d'hier, moi vu par moi, et — je ne m'étais pas rendu compte que cela faisait si longtemps que je n'avais pas pris cette dimension en compte de cette manière là — moi vu par les autres.

Comment un enfant qui passait des heures à tourner en rond (oui, façon derviche) dans une robe dénichée au fins fonds des placards de sa mère peut-il devenir un grand gars mi-ours mi-peuplier sans avoir l'impression de s'être trahit en chemin ? Comment le même peut-il donner l'impression d'être le mâle sur de lui, qui va vers les autres en toutes circonstances sans douter ?

Moi aussi, BB, j'ai passé des heures à rêver à la magie qui était en moi en secret. C'est la petite fille aperçue, marchant derrière son père, le suivant à peine consciemment qui me l'a remémoré réellement. J'ai souvent des bouffées de tendresse (et sans doute de nostalgie), à l'égard des enfants rêveurs, ou qui ouvrent sur le monde des yeux plein d'interrogations.

La fillette, bâton à la main, façon canne d'aveugle... qui s'arrête soudain précisément à l'angle de la rue : elle frappe le sol du bout du bâton, l'air décidé. Aucun doute que la magie avait fonctionné vu son air ravi. À peine une légère moue de dépit ensuite.

Quand ai-je cessé ces rêveries ? Perdu cette conviction que la magie était en moi ? Qu'est-ce qui l'a tuée ? L'adolescence ? La fin de la rêverie au bénéfice de la morosité ? La conviction d'être adulte, dans le monde ?

Est-ce que le fait d'être capable d'imaginer, en plusieurs session dans la journée, voire dans la semaine, des paragraphes entiers que j'aimerais écrire ici, en plus de quelques scénarios cochons très personnels, ce n'est pas perpétuer cette aptitude à rêver le monde, en arrivant rarement à concrétiser ? (J'ai fait l'effort de retranscrire ces phrases informes, sans réel enchaînement logique, pour une fois.)

La magie, perpétuée dans le monde adulte, est-ce que ce n'est pas être le magicien des autres ? Savoir ce dont on rêve soi-même et l'organiser pour les autres, comme un parent ment à ses enfants pour le plaisir de voir s'illuminer les yeux devant un sapin de noël garni de cadeaux. Sans forcément attendre la réciproque, en en ayant fait le deuil, parce que la naïveté qui permet de vivre tout cela pleinement est envolée. Que passer des jours à trop désirer une chose, un événement, laisse souvent un accomplissement décevant, alors que les grands plaisirs viennent imprévus.


Quelques occasions sociales de me remettre en perspective. Qui se cumulent avec des discussions rassérénantes sur msn : abandonner la posture complexée, donner le bon en moi, faire taire ou contourner le mauvais.


Et puis des petits bonheurs : un café en terrasse imprévu, le passage d'un copain pas vu depuis longtemps, et le temps nécessaire disponible, pour une fois. Et un de mes matages favoris qui prend une table juste à côté. Un ouvrier du bâtiment, sans doute. Immense gaillard, façon viking. Le crâne tondu, la peau tannée, des yeux bleus à tomber dedans. Perdu seul, attendant que la serveuse daigne s'intéresser à lui. Ne comprenant absolument pas pourquoi mon regard s'attardait si souvent sur lui. Reprenant confiance au retour de son collègue parti acheter un coffret de parfum pour sa douce. Et l'autre lui demandant s'il connaissait le parfum, mon immense gaillard de se saisir délicatement du flacon, et de le tester sur son poignet en connaisseur.

... J'ai beaucoup rit intérieurement, mais j'adore ce contraste du mec sans raffinement mais à qui on a appris a ne pas casser ce qu'il manipule... s'il fait l'amour avec cette délicatesse, j'achète ! (euh, s'il est très brute aussi)


Et encore : je m'étendrai forcément un jour sur ce chapitre. L'été changeant les horaires de tout le monde, ma salle est fréquentée différemment. Je croise d'autant plus de ces petits gars insupportables pour moi, cons comme des balais, avec plus ou moins de sensibilité, qui prennent des muscles en quelques mois sans trop suer... qui vous rejoignent sous la douche sans aucune arrière-pensée, pour raconter qu'ils ont un pote qui est super sportif mais qui n'irait jamais dans un club dont les douches sont collectives. Et tout en vous matant de haut en bas pendant que vous ne pouvez pas arrêter de les regarder, vous assurent que "je lui ai pourtant dit, sous la douche, on se regarde même pas". J'ai failli dire plein de conneries ("il en a une très petite, pas comme toi mon mignon", entres autres, ou encore "moi je ne peux pas ne pas mater, c'est plus fort que moi"). Mon pote présent dans le vestiaire a attendu exprès sans nous rejoindre, me laissant me démerder, mais thanks god, ne faisant pas dans la surenchère, pour une fois.

Passage obligé au retour par le bois... J'avais promis que j'arrêterais. Désolé Jean, mais il n'y a pas encore suffisamment de conviction de finalité pour que j'arrive à tenir ce genre de résolution.

*and who I am, oeuf corse !

mardi 17 juillet 2007

OMG !

Okay, d'accord, je parle librement de sexe. Mais de pas mal d'autres choses aussi... plus personnelles.

Par exemple il parait qu'on peut venir ici en cherchant ça :
Chanson aussi vrai que la terre est ronde, mecs dispo, mode des cheveux tondus
mon ange mon démon, seigneur silverstone,
Et n'oublions pas : depression je voudrais avoir des horaires libres
(j'ai dit ça ? même dans le désordre ?)

Mais surtout de sexe, si j'en crois les requêtes à monsieur google qui ont mené ici :

"il me suce", érection dans les vestiaires, à poils dans les vestiaires, histoiresx queue sucer garcon, gay poilu, camaraderie virile sous les douches, vestiaire mater hétéro, enculé garçon bois, plan branle chiottes publics, histoire sucer, branle entre pote hetero (comment as-tu deviné que ça aussi me faisait bander ?), besoin de kleenex branle, je me branle fois, choupinou belles bites...

On dirait que j'expérimente des choses qui en titillent plus d'un... Par contre, il faudra m'expliquer : histoires de vicieuses mariees (quel rapport avec moi ?). Et ma favorite :
"je l'encule" lavabo

J'adore la syntaxe des requêtes google !

Rassurez-moi : j'assume de parler de cul, hein. mais le FOND de ce que je dis , ça ne parle pas que de sexe, n'est-ce pas ?

samedi 14 juillet 2007

Baby did a bad bad thing

Umpf.

C'est une sensation étrange : j'ai gagné une bataille sur moi-même, je lui ai fait gagner une bataille sur lui. J'ai été à deux doigts de partir. J'ai envie de rester. J'ai gagné une bataille sur lui, il m'a gagné encore une fois.

Dans un demi-sommeil, j'ai trouvé insupportable de (me) laisser pourrir ici, usé. J'ai fini par me lever, et renoué avec une vieille névrose. Ranger le bureau m'a laissé apaisé, mais pas épuisé. Au passage, je me suis pris une claque. Je me suis rendu compte à quel point j'avais laissé traîner les affaires courantes. À quel point, de même, j'ai laissé s'installer trop de non-dits. Trop de jardin secret.

Ranger, physiquement, c'est ranger aussi sa tête, il faut croire. Classer, par sorte, par date. Faire les comptes mentalement des erreurs des uns et des autres. De ses propres erreurs. De ses manquements.

Je me rends compte que j'ai échoué jusqu'ici : je m'étais promis d'apprendre à vivre ma vie, en étant droit à ma manière. Sans blesser celui avec qui je l'ai partagée si longtemps. Je n'ai pas réussi à prendre sur moi pour appeler plutôt qu'attendre qu'on m'appelle. Là, j'ai été faible. Je m'étais promis de le soutenir, de lui ré-apprendre à se voir, à me voir, à nous voir brillants, séduisants au travers des autres. Garder de la légèreté et de l'imprévu. Là encore, j'ai été faible.

J'ai le sentiment de m'être trompé, de l'avoir trompé, en fuyant. Pas dans le sexe sans but, exutoire facile mais qui finalement ne compte pas. Mais en n'étant pas vraiment présent. En acceptant, d'abord, puis en cherchant délibérément ailleurs, de la tendresse, de l'estime. En ne provoquant pas les clash nécessaires.

Je maintiens : en attendant de trouver une raison d'être valable et durable, on n'a pas le droit de ne pas cultiver les occasions d'être heureux. On n'a pas le droit de se priver de sortir, d'être
puéril, d'être vivant. Même s'il faut bousculer celui dont la thérapie semble être le repli sur soi.

Cette voie, ce raisonnement, soutenu par quelques voix, m'a presque conduit à effacer ce blog entièrement. Comme pour effacer le chemin que j'ai suivi ces derniers mois. Pour laver la faute. Tuer dans l'œuf tout risque de découverte a posteriori.

Mais sans naïveté : mon histoire est celle de tant d'autres... Le besoin de mettre à plat est plus fort. Effacer quelques lignes, effacer des tonnes d'historiques sur msn, tuer quelques compte mail, détruire des mails, et enfin oublier quelques contacts de mon portable, tout cela ne changerait rien. Le mensonge existe toujours : je dois accepter de vivre avec.

Sa naïveté, par contre, m'a surpris. Ses bravades au quotidien ne sont que des coups d'épée dans l'eau. Le voir si désarmé m'a ému. Comme au début d'une histoire d'amour : j'ai envie qu'il me découvre, au-delà de ce qu'il pense savoir de moi. Le pousser à faire des choses très inhabituelles. Passer à l'action. Faire et montrer que je fais. Les efforts pour moi et les efforts pour lui. Avoir quelques discussions sérieuses. Advienne ensuite ce que devra.

Reprenons les comptes. Dans ma vie, il y a :
- Mon mari.
- Mon loup, un homme que j'aurais aimé rencontrer dans d'autres circonstances. Un beau "et si" qui m'aura un peu trop tourné la tête. Mais qui se montre un ami fidèle, au-delà de ce que j'aurais cru.
- Mon ange, un homme tendrement amical, ou amicalement tendre. Un frère joueur et câlin.
Ma famille et quelques copains.
... et puis quelques hommes qui voudraient de moi plus que je ne peux et veux leur donner.
À part un sourire.

mardi 10 juillet 2007

Ils marchent le regard fier...

Pas d'emphase, pas d'effet... Puisque Benjamin n'y pige plus que pouic, voilà... Dans ma vie, il y a :

MON MARI
Connu depuis : une dizaine d'années.
Capital love : un peu usé mais encore élevé. Genre 100/100.
Capital réciprocité estimé : 135/100*
Commentaires : je les garde pour moi.

JEAN
Connu depuis : un an et un mois.
Capital love : trop élevé, aux alentours de 115/100.
Capital réciprocité : ne veut pas me perdre parce que je lui ai rendu la foi en l'amour, sans compter les nombreuses qualités qu'il me trouve... Mettons 95/100, ce qui me place sans doute en seconde position dans son coeur, après son mec qui doit frôler les 140/100 en ce moment.
Commentaire : dit "le loup". Effet magique sur mon impression d'exister et d'avoir de la valeur. Du coup, magique pour le moral. Moins magique pour effacer les doutes. C'est surtout de lui qu'il est sujet dans ce blog, et en général quand je dis "tu".

MON ANGE
Connu depuis : un peu plus de deux ans, je crois.
Capital love : c'est pas d'l'amour... je l'aime de cette manière spéciale que je ne peux classifier dans rien de connu. 90/100
Commentaire : bah, y'a qu'a relire la note qui porte son sobriquet, hein...

Ensuite, on rentre dans le flou, les rencontres aléatoires et/ou utilitaires. Je ne liste que les rencontres répétées...

FLORENT
Connu depuis : euh, je ne sais plus, quelques mois.
Capital love : 30/100 (faudrait pas déconner non plus)
Capital réciproque estimé : aucune idée... Quelquepart entre le bon coup a 30/100 et le mari idéal ?
Commentaire : plan cul a répétition, mais pas assez complice pour être un "fuck buddy". Fan de Mylène... et assez introverti (étonnant, non ?) sauf sur MSN. Me donne parfois envie de le secouer, parfois envie de le bercer.

J.
Connu depuis : 3/4 mois.
Capital love : 30/100
Capital réciproque estimé : en quête de tendresse, en quête de mari... je crois. Sensible à ma capacité de l'écouter, de le prendre gentiment dans mes bras et de ne pas lui promettre quoi que ce soit.
Commentaire : on ne construira *jamais* rien ensemble, ce petit gars est gentil, mais je ne sens pas d'autre affinité que ce besoin commun de prendre quelqu'un dans ses bras et de laisser dégénérer si l'opportunité est là.

Ça fait tout de même 5 mecs auxquels je pense régulièrement... Soit une explosion des quotas standard de la monogamie. Le cœur d'artichisme, ça a une limite ? Edit immédiat : Oui, parfois j'ai honte de tout ça.

*Je rappelle que la note maximale du mari de rêve est de 150. Au minimum -15 points pour moi parce que je suis une grosse flemasse à la maison et que je ne suis pas toujours gai, gai, comme vous avez pu le lire. Sinon, je vais me la péter un peu, c'est bon pour mon moral.


lundi 9 juillet 2007

C'est un silence pesant.

Ce silence qui ne m'habite pas, mais qui m'est obligé. Dedans, tout se contredit. Les pulsions se chamaillent. Je n'ai pas envie de plonger en moi-même pour clarifier ces idées plus ou moins réalistes. Ces mots qui se chevauchent, ces phrases qui s'emmêlent, et pour qui ?

Je n'ai pas envie de voir en moi la sagesse des uns, la légèreté des autres. Je sais la sagesse, qui me dicte d'attendre que le calme revienne. Je sais la légèreté de profiter de ce qui s'offre, même futile. J'ai moins envie encore de voir ma veulerie.

C'est un silence pesant, celui que tu m'imposes aussi, en attendant peut-être que je vienne vers toi. Pour des raisons tout autres qui sait.

J'ai besoin de savoir que je peux vivre sans toi. Que je peux avoir l'envie, le courage, de suivre une implusion bénéfique, sur une certaine durée. Te rencontrer m'a révélé à moi-même, mais m'a aussi déconstruit. Les pièces qui me font ne savent plus dans quel ordre elles doivent s'assember, encore moins vers quoi elles doivent tendre.

En attendant, je m'applique. A travailler. A bouger. A ne rien faire en gardant l'esprit vide.

C'est un silence pesant sur mes lèvres, sur mes doigts. Et ce silence est la seule idée que j'arrive clairement à cerner.

vendredi 6 juillet 2007

Pendant ce temps, dans la vraie vie

Je voulais exorciser, expulser, éjecter, encore une fois. Sortir de moi ces tous et ces riens qui m'habitent. Mettre de l'ordre. Mais rien n'est clair, pas de pulsion définie, pas de priorité, pas de sens.

Au quotidien... :

MARDI
Excité par mes congénères mâles à la salle, je décide de me branler sous la douche — il n'y a plus personne a mâter, encore moins à draguer, de toutes façons. Pas envie de sentir monter l'envie au fil de la journée, pour finir par chercher le premier consentant venu et me livrer sans âme.
Expédié en 30 secondes, frustrant.

L'idée me revient en quittant le travail. J'ai mâté une bonne partie de l'après-midi : en pause clope, sur le net...

Je décide que non, sage petit mari rentre direct. Et je tourne aussi sec à droite, en direction des chiottes publics parfois fréquentés. Je me gare. Un mec est en train d'y entrer. Je suis quelques secondes après.
Je le surprends au sortir d'une des cabines, en train de reboucler sa ceinture. Regard surpris et pas franc. Pas le mec de mes rêves, mais compatible pour un quart d'heure de défoulement. Je me dirige vers l'autre cabine, je laisse la porte ouverte.
J'attends. Rien.
La porte s'ouvre à nouveau, doucement. Je pense qu'il s'est barré.
Je sors de la cabine, jette un oeil : l'autre porte est fermée. Derrière la porte, frottements, boucles de ceintures, halètements.

Je repars toujours frustré, sous la pluie battante. Pas d'arrêt forêt.

MERCREDI
Fatigué, besoin de faire le point. Besoin d'éviter de parler. Qu'on me tende la main de manière désintéressée. D'un câlin, même sans sexe.

Florent est sur msn. On discute vaguement, mon moral a tout juste remonté dans la journée. Encore fatigué. Encore amer et cynique à deux balles. Le MP3 me balance un truc pop des Innocents, "un monde parfait". Je tilte sur les paroles* que je n'ai jamais vraiment réussi à saisir. Je les cherche sur le net. Au lieu de jouer avec l'idée et d'attendre qu'il me le demande, je viens de proposer un câlin a Florent, mais son enthousiasme n'est pas évident. Je recule, et je le laisse en plan rapidement.
Besoin d'être désiré.
Rentré, à nouveau sur msn, mon ange me bouscule et essaie de me motiver, je repique au cynisme et à l'aquoibonisme. Je ne le verrai pas avant août. Il faudra que je trouve moyen de m'excuser avant, même s'il est suffisamment gentil pour ne pas m'en vouloir.

JEUDI
Putain, journée continue... et l'envie qui monte pour de bon. Une partie de la matinée passe sur le net a chercher une opportunité. Besoin d'un truc sans sentiment, sans tendresse, faire mon film de mon côté. Suceur ou sucé, dominant ou dominé. Un moment d'oubli animal.
Le seul mec disponible, sur place et partant ne me plaît pas. Même sa queue ne me plaît pas.

13h, je retourne aux chiottes publics.
Personne. Un beur à l'air pas commode attend lui aussi dans sa voiture et finit par partir.
Je retourne au bureau. Frustrant.

Sport du soir : c'est l'invasion de mâles. Jeunes, vieux, portugais, arabes, turcs, européens... Je vais péter un cable !

Toujours personne aux chiottes sur le chemin du retour.

Je repère des voitures dans la forêt, par contre. Sans réfléchir, je m'engage.
La première voiture est celle de J. Un petit signe. Je me gare. Je jette un oeil aux deux autres mecs présents. Y'aura pas moyen. Je vais saluer J. et on discute le temps que les deux autres se barrent.

J'ai trouvé mon câlin sans le demander : je ne pensais pas lui plaire de cette manière là. Mais je n'avais pas le temps d'aller au bout, même en en ayant tous les deux envie. J'ai été honnête avec lui, je suis venu pour un plan-minute, j'étais content d'avoir sa tendresse. Une simple et saine envie de s'aimer. J'ai trouvé les remerciements d'un gars qui se sent bien dans mes bras. Et qui n'a pas peur de le dire, alors qu'on ne se connaît pour ainsi dire pas.

*C'est n'importe quoi et en même temps, ça m'a parlé :
on a des bibles des hymnes, des icônes
le jour du Seigneur
Enghien, Silverstone
tout un nuancier

l'homme invisible
et celui de vingt heures

l
es chanteurs les cercueils,
les cyclones
le convertible
les membres inférieurs,
comme le cœur on cherche un emploi
tout reste plié
cette idée terrible
en nos douillets intérieurs
d'aujourd'hui devenu autrefois
humain de métier

c'est un monde parfait
de l'abaca jusqu'à l'au-delà
c'est un monde parfait
on pourrait imaginer vivre là

l'inaccessible
une étoile meilleure,
trouver l'âme sœur au-dessus de l'ozone
une branche éloignée
un combustible
brûler nos pesanteurs
vus d'ailleurs on est tous autochtones
humain de métier

c'est un monde parfait

presqu'aussi parfait qu'il est plat
c'est un monde parfait
mais on est bien au-dessus de ça

vus d'ailleurs on est tous autochtones
humain de métier
c'est un monde parfait
le vent souffle, on ne bouge pas
c'est un monde parfait
on s'en ira, le vent restera
un monde parfait...

jeudi 5 juillet 2007

Russian hills

J'ai toujours cette capacité à perdre contact avec la réalité.

Pas une perte de contact totale, entendons-nous bien. Je ne revendique pas l'internement. Juste une déformation de la réalité qui est la mienne. Une aptitude à voir tout en noir, lorsque lundi revient. Lorsque je suis fatigué. Lorsque j'ai de la fièvre.

D'un lundi pas grandiose en lundi morose, de lundi morose en mardi pathétique.

Oui, le début de la semaine a été pathétique, c'est le mot. J'ai été en dessous de tout parce que rien. Pas un petit rien, un grand Rien.

Mes petits plans de petits bonheurs pour le week-end prochain mis en danger. Ça me suffit largement pour devenir une loque. Pas méchant avec les autres, mais assez inexistant. Ça ne me prive pas de sens de l'humour, mais totalement de second degré. Et maintenant que j'ai appris à l'ouvrir à nouveau... C'est pas beau à voir, m'adressez pas la parole, c'est d'un ridicule achevé.

La vérité, c'est que je n'ai plus de moteur. C'est que je me demande à quoi peuvent bien carburer tout ceux qui continuent. Quelle est leur espoir de récompense ?

Mon système de valeur n'en finit pas de s'effondrer. J'ai grandi avec l'idée, inculquée, je ne sais pas, innée, peut-être, que "quand on est gentil, on est récompensé". "Quand on fait des efforts on est récompensé."

"Finis ton assiette pour faire plaisir à Maman"
(et quand tu seras obèse, elle sera bien avancée, Maman)
"Sois beau pour être un bon gay"
(et on ne s'intéressera plus à ton cerveau, mais seulement à ton cul si ta bite est "trop petite")
"fais des études"
(et tu pourras peut-être gagner la même chose qu'un honnête ouvrier qualifié)
"Sois travailleur, entreprenant, ambitieux, serviable"
(mais personne ne t'aidera ni ne te dira sincèrement merci)

Qu'est-ce que je disais, c'est pas beau à voir... J'ai fait le tour des naïvetés qui me viennent à l'esprit instantanément.

Mais pas de l'aigreur que me cause le fait de ne plus y croire. Encore moins de celle provoquée par le fait que je continue d'essayer, malgré moi, d'être beau, d'être bon. Parce que, ne négligeons pas : d'après mon système pourri, si ça ne marche pas, c'est que je n'ai pas essayé assez fort, n'est-ce pas ?

Mais je m'edgare.

Je ne sais tout simplement plus après quoi courir. Tout est si lent. Les objectifs semblent s'approcher, et tout se casse la gueule. Ou du moins, deux pas en arrière pour trois pas en avant. Et le pire est dans l'équilibre : il est d'autant plus ennuyeux quand on l'approche (pas de tension) que difficile à maintenir (et comme on le regrette ensuite).

...

Et la crise est passée, après quelques jours et beaucoup d'autres brouillons. Celui-là est le plus "vrai". Quelques impulsions, quelques point de vue dans mon sens, quelques discussions sans sujet m'ont redressé.

Je ne sais toujours pas quelle est ma raison de continuer, mais je suis en ordre de marche. Je ne peux pas faire autrement.

dimanche 1 juillet 2007

À ma place

Je suis heureux, depuis quelques jours. A part un léger stress professionnel qui pointe : la période des vacances est toujours difficile a négocier.

Mais je me sens libéré, je me sens moi, et malgré le mauvais temps, j'ai juste envie de profiter de la vie, ce que j'ai fait tout le week-end, assez simplement. Je ne ressens plus cette pression, cette obligation de faire un choix. Je peux me laisser porter un peu, et préparer les prochaines occasions de se réjouir.

Je sais que celui qui ne se souvient pas de l'histoire est condamné à la répéter. Je sais aussi que j'use probablement de mes dernières ressources en patience, et que je profite d'un regain de tendresse envers mon mec. Que j'ai besoin de sentir un changement palpable. Mais que je dois m'y prendre d'une nouvelle manière.

Parfois, usé et déçu, j'ai envie de reprendre ma vie à zéro. Parfois, sous l'impulsion d'un loup ou d'un ange, j'ai envie de vivre seul. Ne rien devoir à personne.

Je me projette dans ces possibles. Je joue avec ces idées pour jusqu'ici mieux les repousser.

Découvrir le célibat à trente ans passés ne me donnera pas la sensation d'être mieux reconnu. Ce n'est pas ça qui fera accourir les amis qui me manquent. Vivre ailleurs ne me donnera pas plus de courage. J'ai vu des proches le faire, pour continuer à mener leur vie différemment mais exactement de la même manière.

J'ai souvent l'impression d'être une quantité négligeable. Je ne vois pas ce que je peux représenter pour les autres. J'ai longtemps complexé face à un mec brillant, intelligent, séduisant, sûr de lui. Mais je ne m'attendais pas à ce que la situation se renverse. Encore moins à devoir être le moteur de "nous" beaucoup plus souvent.

Une certaine déception, de n'avoir pas réussi à changer ces petites parties de lui qui me pèsent. De grandes déceptions quand il m'a promis de faire un effort sans jamais en produire ne serait-ce que le début. L'impression de ne pas valoir la peine... Je m'en veux de ne pas être assez fort, assez constant pour gérer les contraintes du quotidien et y ajouter l'exceptionnel. Mais il se cache derrière ces contraintes pour éviter de répondre à certaines de mes envies.

Mais ce n'est pas de *ma* nature qu'il est question dans ce cas. Et je dois accepter l'idée qu'on ne change pas l'autre profondément.

Soit je peux vivre avec et conquérir ma liberté nécessaire parfois, soit... il faudra que je vive autrement. Ce que je ne crois pas être prêt à faire. Ce serait un constat d'échec cuisant.

Je deviens plus vrai avec les ans. J'accepte mes doutes, j'assume de mieux en mieux mes envies. J'espère que le choix d'assumer un jardin secret, certains jours presque une vie parallèle, en tous cas, une vie personnelle, me permet d'être mieux moi-même avec lui.

Je me demande souvent à quel point il me comprend. Ce qu'il sait de ma duplicité, et avec quelle part de résignation il vit. Je ne parle ici que de ce moi secret, d'anecdotes qu'il n'est même pas supposé pouvoir imaginer. Parce que cette part a besoin d'exister. Me reconnaîtrait-il en découvrant ces lignes ? Me pardonnerait-il ces histoires de coeur ?

Accepterait-il que je sois moi ?

jeudi 28 juin 2007

Toc toc toc

Il semble que nous renouons. Je t'ai laissé t'approcher suffisamment pour que tu oses revenir.

J'apprends... que je peux rire avec toi sincèrement. Que putain ça me fait des noeuds dans le ventre, mais j'arrive à t'entendre parler de ton amoureux.

J'apprends qu'il est jaloux comme une lionne... Particulièrement quand je suis dans la conversation. Et que même sans le vouloir, je vous ferai passer des heures d'engueulade. Quelque part, ça me réconforte.

J'apprends (ah !) que Philippe, c'était bel et bien une compétition.

Tu entends enfin, à force de te décrire mes sentiments aujourd'hui, pourquoi je ne peux pas être d'accord avec toi. Tu as enfin compris, aujourd'hui, ce que tu as fait qui n'était pas fair-play. Non, tu n'es pas bien conduit avec Laurent. Oui, il faut que tu lui rendes ses clefs.

Savoir qu'on est homme à provoquer rapidement l'accoutumance, c'est une chose. Jouer a rencontrer des mecs pour se divertir c'en est une autre. Mais quand on voit (et tu ne nies pas l'avoir vu, tu vois tout) qu'il s'agit de gars qui attendent leur dose de rêve à long terme, ne pas être clair sur ses intentions ne pardonne pas.

Tu commences à saisir la dépendance que tu créées si facilement : par ton exigence, la chaleur de ta présence, l'expressivité de ton visage, le reflet de l'autre que tu portes dans le regard si facilement, ta manière de faire l'amour (si éloignée de la baise). Je n'ai pas besoin de t'avoir vu devant d'autres que Philippe pour savoir que la même réaction est très fréquente.

Tu refuses encore d'admettre que c'est aussi ce que tu as fait avec moi. Parce que tu me traites à un autre niveau. Pour toi, c'était différent, entre nous. J'en suis très flatté à nouveau, mais c'est justement là qu'est le piège pour moi. Je te recalerai notre chronologie, un de ces jours, et tu verras... J'ai été plus que long à la comprenette, pour n'avoir finalement pas le courage de plonger, mais tu as joué plus que trouble. Et ça prendra le temps qu'il faudra pour que j'en arrive à te pardonner d'avance le jour où tu t'en excuseras.

Parce que, miraculeusement, nous pouvons discuter ensemble d'un point, d'un seul, faire des fioritures autour, des comparaisons, creuser, diverger, en rire, et ne pas être d'accord pendant deux heures et quart et nous quitter encore à regret.

Tu m'apprends toujours des choses sur moi que je ne suis pas capable de voir seul, et encore moins au travers de mon couple. Je reste sur le cul de ta capacité à me cadrer en deux mots. Tu es toujours autant stimulé par ma conversation et tu admires toi aussi ma capacité à choisir le mot qu'il faut pour exprimer une idée. Je suis fier de cet avis, parce qu'il provient de toi. Et que tu es indescriptible.

Déjeuner avec toi m'a fait du bien. Comme la pensée que tu n'existais plus durant quelques temps. Bien sûr, malgré mes promesses, ce ne sera pas si fréquent... Je me sais parfaitement capable de retomber dans le panneau, ce qui est absolument hors de question. Nous pouvons envisager ce que tu souhaites, tant que tes mains sont loin de mon corps. Je suis parfaitement capable de vivre avec un regret, ou une nostalgie. Je suis malgré tout profondément fataliste. Je finirai par accepter. Mais monsieur le loup, tu ne me mangeras pas. Promis.

J'adore (1)

Les hommes qui mettent des bermudas parce qu'on est en juin, même s'il fait 10 degrés dehors.

mercredi 27 juin 2007

Trésors

Finalement, il y a bien une chose que tu ne comprends pas. Comment as-tu pu oublier en deux mois ? Ah oui, non, pardon, j'ai dit que j'arrêtais de m'adresser directement a toi. Tu t'appelles Jean. (Bien sûr que non, mais ça m'arrange. Et puis, après tout, c'est toi qui as choisi ce pseudo.)

Donc j'ai eu Jean sur msn presque toute la journée. Et au téléphone, en fin d'après-midi. La matinée s'est très bien déroulée : on est restés sur un ton badin, que j'arrive à nouveau à adopter avec toi. J'ai même bien rigolé à notre numéro de duetiste, monté exprès par pour nous deux et pour nous deux. Comme avant. Mais pas de déjeuner ensemble, alors que j'en avais envie.

Certains de ses aspects m'agacent pourtant. Non, tu n'es pas pur et innocent. Tu ne l'étais plus, tu ne l'est pas redevenu miraculeusement par amour. Tu es charmeur, joueur (dans le sens du "gambler" américain, prêt à tout brûler par amour du jeu). Tu as besoin que ta vie soit animée. D'événements, de drames. Quitte à les provoquer. Que tu te surprennes à aimer au-delà du jeu, soit. Que ce soit moi, puis un autre, je peux le comprendre. Mais mettre en avant ta naïveté, j'ai un peu de mal à te croire.*

Quoi qu'il en soit, j'ai enfin pu te montrer la différence de nos pensées, a quel point ce que nous portons dans nos tripes aujourd'hui est incompatible et s'accommode mal du compromis.

Tu disais toujours "Merci Twisted, parce que tu m'as donné beaucoup, et ce que tu m'as donné, tu ne pourras pas le reprendre même si tu le voulais." Je t'ai enfin répondu : "J'aurais aimé que ce soit réciproque".

Tu maintiens, et tu ne comprends pas. Tu ne veux rien m'enlever... Mais il est trop tard, parce que finalement, ce que tu m'as donné, même si ça me faisait profondément du bien, était superficiel. Le feeling a disparu avec nos contacts quotidiens, et ne pourra pas revenir : je ne pourrai pas recevoir tes compliments sans penser "Oui, peut-être mais pas autant que X. Pas assez pour que tu n'ais pas craqué pour lui". Pourrai-je rire franchement avec toi ?

Tu maintiens, que je t'ai donné tellement, et que tu as tellement espéré. Tu me reproches d'avoir trop attendu. D'avoir été trop lent à comprendre. Je t'ai enfin répondu : j'ai sincèrement cru que tu ne quitterais pas Stéphane. J'ai sincèrement cru que tu ne cherchais d'histoire que clandestine, en bonus. Toi de même, nous voilà beaux.

Comme d'habitude, et finalement, c'était une bonne chose entre nous : on sait se parler vraiment. Donner tout le sens de notre pensée en une phrase. Qu'elle fasse mal ou pas. Elles ne sont pas construites pour heurter, et c'est ce qui permet d'aller au-delà. On s'en est lâché dès le premier jour, de ce genre de phrases, parce qu'on ne se devait rien l'un à l'autre. On s'en est livré de belles ce soir encore.

Et de m'expliquer ça, comment ça s'est passé dans ta tête. Qu'en gros tu ne m'as pas trahi. Ce n'est plus ce que je te reproche. J'ai compris à quel point tu me flattais l'ego, et que notre relation n'aurait sans doute pas tenu la durée. (J'essaie de convaincre qui, là?) Et que ce n'est pas ce que je cherche.

C'est plutôt après le destin, que j'en ais, finalement. J'ai essayé de te l'expliquer. Quand toi tu es gorgé d'absolu, je crois plus que fermement qu'il n'y a pas de prince charmant. Je ne veux pas quitter la proie pour l'ombre, parce que la proie est belle et l'ombre, une fois étreinte, est trop souvent décevante.

Mais toucher du doigt quelque chose qui pourrait être... Qu'un homme, et j'entends bien un homme complet : sensibilité, sensualité, cerébralité, s'éveille grâce à moi (c'est toujours toi qui le dis). Le voir partir vivre franchement, gaiement, ce quelque chose, sans se poser de questions, avec un autre... Oui, ça me blesse. Par orgueil, sans doute. Mais aussi et surtout parce que tu ne vois déjà plus où tu me laisses. Un monde de zombies.

Au train où vont les choses, j'aurai rencontré 3 hommes en 12 ans. (Aucune fille, mais c'est ma faute, pas la leur.) Mathématiquement, ça me ferait un être humain intéressant tous les 4 ans. Statistiquement, c'est plus subtil, l'écart type serait entre 1 et 10 ans. 10 ans, entre nous, je crois que je meurs avant.

Je ne comprends pas : comment peut-on ne croiser dans la vraie vie personne d'éveillé, disponible, qui ai un peu de charme, de personnalité ? Je sais qu'ils existent, on les croise parfois sur internet. On les entrevoit, mais chacun est trop préoccupé pour voir vraiment l'autre, peut-être.

Je sais que ça peut paraître d'une prétention énorme, ou d'un dédain sans limite, mais c'est plutôt un ressenti assez consterné... Passé une confidence, un moment drôle ou sensuel, les gens que je croise, tous sexe et sexualités confondus, n'arrivent pas à m'intéresser vraiment, profondément. J'essaie de creuser. Et quand je ne trouve pas le néant absolu (je vais me marier comme maman, j'ai un boulot top et plein de potes trop bien, j'ai fait 50 heures de salle cette semaine et mes biceps vont exploser), je trouve au mieux des névroses gênantes pour établir des relations sérieuses.

Restent quelques exceptions, comme ce pote hétéro, jeune marié, jeune papa... qui n'a pas vraiment de temps a consacrer a des amis. Ok, soit. Comme ce petit couple homo sympa, occupé a chercher de nouveaux amis sans avoir le temps de... les rencontrer réellement plus qu'au coin d'une rue par hasard pour discuter 10 minutes. Une fois tous les six mois. Ok, soit.

Je continuerai d'essayer, même sans y croire vraiment, pour le petit Florent, par exemple, qui a visiblement flashé sur ma pomme, et s'exprime mille fois plus et mieux sur msn que quand je le vois... Même s'il a du mal a prendre la tendresse que j'ai envie de lui donner. Pour voir de quoi il rêve vraiment, derrière ses posters de Mylène**.

Je continuerai d'essayer parce que je ne peux plus croire, qu'après avoir vécu dans la même ville que toi sans t'avoir pendant 5 ans, il n'y ai pas d'autre merveille à découvrir. Tu m'as rendu cette envie, en me la prenant.

Les êtres sont souvent cela, finalement : des trésors trop bien cachés qu'il faut s'acharner à trouver, quelles que soient les apparences.

* Merde, je n'ai pas pu faire autrement que te parler, Jean...
** Oui, j'avais juré de ne jamais faire de plan avec un mec qui affiche Mylène. Par incompatibilité de moeurs, de sensualité et de sexualité largement constatée, pas par a priori. En l'occurence, rien ne le laissait deviner à l'avance, alors que l'affichage se fait dans les grandes largeurs, et OUI, on peut bander face à un présentoir collector. Et même y retourner.

EDIT : J'ai fait quelques corrections ce matin du 28 juin, mais ma pensée n'est pas encore clairement exprimée sur la fin en particulier. Note trop longue, sans doute, pour que je puisse cerner l'idée...

Coup de chaud

Non, ce n'est pas la fièvre, encore que. C'est juste mon petit choupinou réplique de Romain Duris 100% pur campagne de stagiaire... Qui en quittant son pull se retrouve torse nu.

Évidemment, poilu comme un lavabo, mais surtout très bien dessiné, l'homme miniature.

Alors il fait son rebelle a deux balles sur son scoot avec son blouson de moto s'il veut, mais n'empêche que je me marre depuis ce matin de sa tête en voyant mon regard sur son torse.

Voilà, c'est tout, dormez braves gens.

(remarque numéro un : il faudra quand même que je m'enquière de son âge, à choupinou, ma nouvelle tendance a remarquer et traumatiser les jeunes mecs m'inquiète)
(remarque numéro deux : il semble évident qu'il faudra que je fasse des bêtises avec mon corps dès que je serai débarrassé de cette mini-angine)
(remarque numéro trois : les clefs usb, ca allume drôlement mal les clopes. Oui, je sais, aucun rapport. Et alors ?)

mardi 26 juin 2007

Du blues, du blues, du blues

J'ai hésité longtemps avant d'ouvrir cet espace. J'avais besoin de me libérer de "Lui". De hurler, de promettre mille souffrances à cet homme charmeur et à son nouvel amant.

Trop longtemps, peut-être, car la libération est venue, par ailleurs, plus vite que je ne le pensais. Tant mieux, j'ai passé suffisamment d'années d'une longue adolescence à traîner dans ces douleurs, ces abandons, ces passions rarement réciproques.

Je n'ai pas pu, sur le moment extraire cette histoire, mais seulement en livrer les derniers jours. Elle commence à former le sol d'un autre richesse... d'une autre expérience. Je la conterai pourtant succinctement (enfin, j'essaierai, la concision n'étant pas mon fort), car elle fait partie du puzzle.

Me voilà à nouveau habité, et d'un sentiment qui n'est pas vraiment récent non plus : une sorte de vide. Je me sens... inutile, alors que je le suis au moins professionnellement, et maritalement. Une vacuité de l'être (tiens, ce n'est pas de moi, mais de qui ? lecteur mieux doté en mémoire que moi...) qui m'englue jour après jour.

Mon déplacement, placé sous de bons auspices (soleil et grande sensation de liberté), promesse de galipettes et de découvertes, n'a pas été si profitable que prévu : je me suis trouvé étranger à un monde affairé, avec le sentiment d'être bien peu de choses. Et presque rien depuis n'est venu changer cette impression.

Je suis à nouveau la proie de mes habituels atermoiements : je ne me vois pas de valeur, en échec...

Il suffit pourtant que passe, devant le bureau durant ma pause clope, un jeune homme abîmé par la vie (ou par sa naissance ?), quelques vieillard(e)s à moitié fous, pour que j'aie honte de moi : j'ai tout en main pour faire. Corps et cerveau en état de marche. C'est la fatigue (l'usure ? déjà ?) qui me poussent à l'inaction : je préfère vous lire, découvrir vos vies bien remplies ou seulement pleines de frustrations, que préparer les jours qui viennent dans ma propre vie, et profiter des occasions qui pourraient s'annoncer.

Pourtant, puisqu'on en est tous là, il faudra bien que j'arrive à nouveau à faire le focus sur quelques idées. Tirer un fil, voir si le raisonnement qui s'en suit tient debout, tisser quelque chose. Essayer de me réjouir : voir quand un bien est un bien, même s'il ne procure pas l'extase.

A ce sujet, je me suis découvert en lien dans quelques blogs que je lis ou que je n'ai pas encore eu le temps d'approfondir (vous n'avez pas idée le temps que ça prend de ruiner ses week-ends à ne rien faire de constructif). De même, "mon ange" m'encourage à me livrer ici. Bien que le mot soit souvent banalisé : merci. C'est bon de sentir qu'aligner quelques mots, tenter de donner forme a une idée ou un sentiment peut signifier quelque chose pour d'autres que soi-même.

(Titre en forme de bande-son : il y a du second degré dans cette chanson, je crois)

samedi 23 juin 2007

Mon ange

Je l'ai rencontré dans une salle de sport. On commençait nos séances à la même heure, on les finissait à la même heure.

Dans mes âges (la trentaine, bande de curieuses), bien foutu, masculin pour ne pas dire viril, sympathique. De l'humour.

On a assez vite discuté ensemble, un feeling qui passe bien. On a assez vite pris nos douches ensemble, aussi (oui, des douches communes, ça ouvre des horizons). Ma curiosité inlassable, mes fantasmes pathétiques de vestiaires...

Sauf que je me suis assez vite rendu compte qu'il avait systématiquement la gaule. Oups, mais il est marié, ce gars. Une belle érection, difficile à cacher, pourtant. Et une gêne certaine. De mon côté, j'étais amusé et intrigué. Et excité.

Je ne cache jamais que je suis homo. Après quelques discussions, je lâche le morceau l'air de rien. Je suis en général suffisamment sûr de ne pas avoir de problème pour ne pas en avoir, même avec des bourrins qui lèvent de la fonte. De toutes façons, je n'ai rien de choquant, je ne m'amuse à choquer que ceux qui veulent l'être. Et mon air gentil et intelligent (lassitude, sans me connaître, tout le monde m'imagine cadre) met en confiance, apparemment, personne ne s'est jamais senti agressé (même si certains on décalé leurs horaires de quelques minutes pour ne pas me croiser trop à poils au vestiaire).

Dans l'année écoulée, de bons délires avec le garçon, qui a aussi une oreille attentive quand un sujet plus sérieux se présente. Après quelques approches à la con, j'avais conclu qu'il était juste du genre en rut dès qu'il se touche, qu'il n'était choqué par rien, mais basta. Jamais un geste ou un regard d'invitation, je respecte, les gars bien ne sont pas légion, pas la peine de braquer celui-là.

Je suis heureux du hasard qui m'a fait le croiser sur un site de drague. Et de son courage de me faire deviner si facilement qui il était. Je passe sur la tension palpable des vestiaires durant ces quelques semaines de double langage : j'avais sans preuve l'intime conviction que c'était lui, et lui attendait depuis un an de me sauter dessus... Au moment de passer à l'acte, on a ri un peu jaune de quelques occasion ratées qui ont fait durer le suspense.

On ne s'est rien promis, juste de profiter des moments qu'on aurait, le temps que ça durerait.

N'empêche, un moment, je me suis laissé aller à rêver, qu'on allait chacun tout plaquer pour vivre une autre vie. Tout en sachant que cet homme de devoir ne le ferait pas.

Aujourd'hui, plus libre dans sa tête, mais toujours aussi peu dans sa vie, il me prête son oreille, un peu de son temps, prend en coulisse de mes nouvelles, chaque fois qu'il en a l'occasion. Notre simple camaraderie apparente masque notre intimité.

Mais il a été là pour entendre mon histoire, avant tout autre. Pour me réconforter quand j'ai douté, me conseiller, me distraire, me témoigner son affection. J'espère lui rendre tout ceci. J'espère qu'il saura le moment venu faire de sa vie ce qu'il doit vraiment en faire. J'espère qu'il sait que je l'aime de cette manière particulière.

Merci mon ange.

(Oué, j'ai un ange gardien père de famille et baraqué. Et j'en suis fier)

jeudi 21 juin 2007

Perdu

Après quelques jours d'absence et quelques aventures (pour une fois !), retour hier dans la banalité du quotidien. Direct. Contre-coup, je suis crevé, je vais dormir... comme un bébé.

Et moi qui craignais à l'avance les réveils à l'hôtel, c'est ce matin que j'ai expérimenté le décallage complet :
1) c'est quoi ce bruit d'enfer ? (les grésillements du réveil, dont la fréquence a été déréglée, on sait pas pourquoi)
2) je suis où ? (dans ton lit, stupide !)
3) pourquoi je le trouve pas ce p*tain de réveil ?? (parce qu'il est posé à droite du lit, et qu'à gauche c'est l'oreiller du loulou... mais ça ne fait jamais que 10 ans qu'il est de ce côté-là...)

Le pire, c'est qu'après avoir éteint le réveil, je me suis rendormi... Et que trois quarts d'heure plus tard, je me suis tout autant posé la question de savoir où j'étais.

J'aurais peut-être dû rester là-bas ?

samedi 16 juin 2007

Descente

Jeudi, étonnante journée que je mûris encore.

Tu es sur msn, dès le matin. Ça fait plus d'un mois que je ne T'y ai plus croisé. Ça ne T'intéresse plus, Tu n'en as plus besoin.

Je me jette dans la gueule du loup, et je lance une discussion. Creuse. Pleine de longues pauses. Tu travailles en même temps, moi aussi, en plus d'une discussion avec un autre contact qui a mon ressenti en temps réel. Très attentionné, le jeune homme, que je distrais de cette histoire navrante.

Te racontant ma prochaine semaine, j'essaie de te faire croire que "je pars". Pour susciter Ta curiosité, je veux te laisser croire que j'ai tout plaqué. Ça ne prend pas. Toi qui m'a dit maintes fois que je suis profond, complexe et que tout le monde s'y laisse prendre, Tu vois toujours profondément en moi. Je suis furieux contre moi-même, contre Toi qui veux toujours être mon ami.

Près de midi, tu me proposes de déjeuner ensemble. Je refuse. En deux mots, tu comprends, là encore, pourquoi "je m'en voudrais doublement". Midi, c'est le créneau du sport, qui me vide. Et je ne dois pas volontairement me blesser à ton contact. Tu comprends.

Dix minutes plus tard, j'attaque ma séance de sport bile en tête. Vingt minutes plus tard, mon corps a brusquement refusé l'effort. Contracture au dos. Je suis dépité, déprimé. Je m'étire un moment et choisis de continuer par du cardio... Peu importe le volume du mp3, Tu es dans ma tête. Les rares mots que nous avons échangé me blessent. Ma faiblesse devant toi me consterne. Je sais pourquoi je me suis blessé, inconsciemment.

Mon dos tire encore, et je Te vois. Je Te vois, je T'entends, je Te sens comme je n'ai jamais réussi à me remémorer un absent. Je lutte contre Toi, je lutte... contre moi. Chaque minute s'écoule avec l'envie de tout arrêter et de partir vraiment. La douleur dans les jambes n'arrive pas à T'effacer, même temporairement. Je suis sur le point de pleurer. J'aimerais le faire, craquer pour que Tu sortes de moi. Mais ça ne vient pas.

Je finis par aller me doucher, plus personne dans la salle et tant mieux, je n'ai pas envie de socialiser. Je rentre au bureau, un clope réconfortant aux lèvres.

Je m'assieds à mon poste, vérifie les mails. Klaxon.

Je sursaute, me retourne en grimaçant.

Mais Tu es là, garé en vrac devant le bureau. Rayonnant dans Ton cabriolet.

Résigné, je me lève. Le temps du premier pas, mon orgueil prend le dessus. J'avance avec la plus belle allure possible. Je te fais la bise que Tu me faisais toujours, à moitié sur la bouche, deux fois. Je t'ai pris par l'épaule. Aucune conscience de moi, de mon corps, mais Tu es près de moi, volontairement, pour me montrer mon reflet dans tes yeux.

Tu me souris et m'admire. Ça tombe bien, je suis habillé comme Tu aimes : une jolie chemise simple et un pantalon de ville. Que j'avais achetés exprès pour Te plaire. Tu découvres mes cheveux tondus, un ras-le-bol de moi-même que tu as causé. Tu me trouves beau, Tu me le dis, je m'en étonne ouvertement. Tu plaisantes en remarquant que Tu trouvais que ton coiffeur T'avait coupé très court et que tu vois maintenant ce que c'est que "court". Tu fais le tour de moi. Mais tu n'as pas vu que j'avais minci, alors que tout le monde ne voit que ça, rien qu'à mon visage, depuis deux semaines. Et que tu sais que ça compte pour moi.

Tu me dis que Tu as déjeuné seul, pour te faire plaindre, et je ne sais plus quelles banalités. Je vois Ton menton plein de boutons (?!?), ton jean pas très flatteur, un t-shirt débraillé. Rien à voir avec la classe à laquelle Tu m'as habitué. Tu as pris du ventre, et ta quarantaine ne s'en accommode pas bien. Je T'avais dit d'y faire attention... Dès notre première et brève entrevue.

Je ne suis pas bavard, et tu dois aller au travail. Peu de temps pour discuter, et je n'en ai de toutes façons pas envie. Je fais bonne mine, je crois.

Nous nous quittons et tu me demandes de ne pas hésiter à t'appeler. Je te réponds que je ne veux pas. Tu me demandes de répéter, ce que je fais. Ton air habituel, ta réplique habituelle : "et voilà, c'est moi qui suis puni." Dis-donc, il faudrait voir à ne pas confondre... C'est bien Toi qui as fout fait pour je tombe amoureux et qui n'a pas eu la patience d'attendre que je le réalise. Toi qui as accepté les avances d'un autre en même temps que j'avançais vers toi et commençais à réaliser à quel point je me sentais bien, beau et fort grâce à toi.

Tu remontes dans ta voiture pendant que je retourne à mon poste. Tu me fais signe en partant, je reste juste tourné vers toi, volontairement avec l'air contrit de celui qui te regarde partir en n'ayant pas le choix. Tu mimes un appel téléphonique, j'acquiesce.

Tu n'est plus là, et je réalise. Froidement, je me rends compte que je n'ai pas vibré. Que je n'ai pas été séduit. Pas été furieux non plus. Juste froid.

Je t'appellerai, pour te dire qu'on déjeune ensemble quand tu veux. Ou je passerai à l'improviste à ton boulot. Je suis guéri de toi. Il ne me reste qu'à guérir de l'idée que je me faisais de toi, et de ce putain de rêve de prince charmant.

Tu as remarqué ? Non, je ne crois pas. Pourtant, Tu est devenu tu.

vendredi 15 juin 2007

Case Prison

Le plus étonnant, dans la dépression, c'est cette impression récurrente "d'éveil".

Je "m'éveillais" toutes les 6, 8 ou 12 heures, jetant un regard sur la matinée écoulée, la journée de la veille, me disant que vraiment, j'étais à côté de la plaque à ce moment-là. Mais plus à l'instant, non, vraiment. Je voyais clair. Juste avant de me mettre a pleurer à cause d'un pub à la radio.

Je n'analyserai pas plus cette sensation, ni cette période aujourd'hui. Une autre fois peut-être, mais maintenant, je suis incapable de dire combien de temps tout ça a duré, ce que j'ai fait, et surtout, quand ça c'est arrêté. SI ça c'est arrêté. Car je me le demande parfois encore.

J'en garde entre autres une étrange capacité a fusionner des périodes différentes, à ne plus me souvenir de la saison de tel ou tel événement. J'ai écrit l'autre jour que j'avais arrêté de fumer, durant ces mois où il travaillait trop. Je ne suis pas du tout sûr que ce ne soient pas deux années différentes que j'ai décrites dans la même phrase comme faisant partie d'un tout.

La sensation que j'ai aujourd'hui, sur cette période, est surtout celle d'une naissance : celle d'un adulte. Je n'ai jamais cru, et je ne crois toujours pas, qu'on devienne un adulte "définitif". On est sans cesse en devenir, mêlant parfois à nos responsabilités les pires rêves de midinette. Pourtant, cet abandon, ce retour d'angoisses infantiles, cet intense besoin d'amour et un sentiment d'échec professionnel total m'ont dépouillé de beaucoup de rêves.

J'ai fait le deuil de nombreux rêves, conscients ou inconscients. Et d'idées "romantiques".

En particulier, j'ai renoncé au prince charmant, au profit d'une vie construite. C'est peut être quand j'ai accepté cette idée que j'ai commencé à aller mieux ? Elle m'a en tous cas permis de ranger certains domaines de ma vie. Sans être "mort à l'intérieur", je ne crois plus en l'amour des contes des fées : pas d'extase permanente, pas d'homme idéal.

Tu imagines le bordel quand on ne réalise pas à temps qu'un prince charmant est passé ?

(Et quand est-ce qu'on l'achète, cet hôtel Rue de la Paix ?)

mercredi 13 juin 2007

Etat des lieux

Deux bonnes nouvelles aujourd'hui :
- Bien sûr, j'ai pensé à Toi. J'ai imaginé un peu, j'ai même pensé te contacter. Ok, j'ai reculé, je ne suis pas prêt. Par contre, je me fous de savoir ce qui T'arrive, et mon ventre n'a pas explosé en imaginant les débuts de ta vie avec lui.
- Mes fantasmes sont de retour, limite au galop. Oui, les déménageurs qui ont squatté le trottoir d'en face une bonne partie de la journée y sont pour quelque chose.
Je crois que je redeviens moi-même...

mardi 12 juin 2007

Case départ

Se souvenir, poser en quelques mots plusieurs mois. Poser les mots comme des pièces de puzzle pour en extraire un sens.

Voilà que tu me négliges. Après onze ans d'histoire, dont dix de vie commune... J'ai demandé si souvent, des choses si peu différentes. De l'aide pour arriver à être moi-même, ne serait-ce que ça. Plus de souplesse dans tes réactions quand je veux rencontrer "du monde". Mais tu n'as pas besoin de ces efforts. Pas besoin de participer. J'ai fini par me prendre en main, tu m'y as aidé, sans t'engager vraiment pour autant.

Je suis devenu mince, d'abord. Puis musclé. Puis charmant, si j'en crois ma côte en très nette hausse sur internet. Je suis un beaucoup plus beau mari que celui que tu as épousé. Mais tu ne m'aimes (?) pas pour ça.

Et tu rentres à pas d'heure. Quand tu es là, tu es absent quand même.

Je ne m'en rends pas compte tout de suite. Je profite, l'aubaine, la liberté de ne même pas avoir a justifier mes horaires. Libre comme l'air, libre, comme l'air, libre... d'attendre.

Je me languis. Je m'énerve. Ton incapacité a t'éclipser pour me prévenir que ce sera encore long quand il est prévu que ce ne le soit pas... Et je te soupçonne, un peu. Ce n'est pas ton genre, mais sait on jamais ? Je penche tout de même pour de vraies obligations professionnelles. L'enjeu est grand, tu es un homme de devoir, parfois trop.

J'ai arrêté de fumer. J'ai arrêté de trop manger. La télé ne m'intéresse pas. J'ai fait le tour de ce qu'internet pouvait m'apporter. J'ai consommé tout ce que je pouvais.

Un soir, dans les bois. Je suis là alors que je n'ai envie de rien. Je ne me rends pas encore compte que d'épicurien, je suis devenu objet de consommation pour presque n'importe qui. Je ne conçois pas encore le mal que je me suis fait à explorer les fantasmes dégradants que j'avais. Je me laisse approcher par un nounours de bien 50 ans. Je le laisse me câliner. Mais je me serre dans ses bras de plus en fort. Je pleure.

Il ne comprend pas pourquoi ma gorge est si nouée. Il ne sait pas me consoler, je ne sais pas lui dire. Il essaie tout de même, en s'excusant de n'être pas assez bien pour moi, et en me caressant plus que je ne voudrais. Il a peut-être même réussi a obtenir à peu près ce qu'il voulait. Je garde tout de même de lui le souvenir de la seule épaule de cette période noire.


Je finis par rentrer. Toujours entre les larmes, la gorge nouée comme jamais, quelques cris de rage qui m'échappent.

Maison. Un peu plus de calme. Faire autre chose. Je prends mon portable, regarde son répertoire. Je ne sais pas qui appeler.

J'ai essayé de trouver, ne seraient-ce que des copains. Un ami en devenir, dans le lot. Mais rien. Sympathiques, mais jeunes parents occupés. Sympathiques, mais planqués de leur partenaire, les mecs maqués... Je t'avais fait des signes, je te l'avais dit : je ne peux plus sacrifier une vie sociale à t'attendre, et je ferais ce qu'il faut pour combler ce manque. Je n'ai trouvé personne

Ma famille est éloignée, non pas physiquement, mais de cette usure du quotidien. Je n'avais pas besoin de liens très resserrés, avant. J'aurais dû. J'ai l'impression qu'ils m'ont oublié.

Je suis SEUL.

Con-sommateur

Je me rends compte qu'avec un peu de recul, je vais mieux quand je n'ai pas de nouvelles de Toi. Il faudra donc que je me passe un bon moment de savoir ce qui T'arrive, pour peut-être me redresser vraiment.

Pourtant, me voilà déjà a chercher ailleurs ma nouvelle drogue favorite. A lorgner sur le petit Seb en espérant le voir demain, avec un horaire mieux coordonné... Et que peut-être, ce comportement ambigu à mon égard... ?

Je suis tombé récemment (le beau hasard) sur pas mal de documentaires décortiquant ce phénomène étrange (et pénétrant) : l'amour. J'en suis convaincu, la chimie de mon corps m'a trahi. Et c'est purement le manque de Toi qui me fait souffrir.

Moi qui avais déjà tendance à vouloir tout et tous... J'ai peur de devenir un consommateur d'amour, juste pour retrouver ces sensations qui commencent à s'estomper.

Moi qui, souvent à mon propre étonnement, collectionne déjà les clins d'œil virtuels sur les sites de rencontres, et au-delà, quelques "fans" que je décevrai forcément, parce que je suis anesthésié la plupart du temps... Parce que, en garçon parfois trop réaliste, je sais que nous ne gommerons jamais les kilomètres, même peu nombreux, pour se tester. (Et pour tester quoi, finalement ?) Je cours pourtant après ces faveurs, même virtuelles. Jusqu'à l'écœurement, parfois.

Moi qui risque, par conséquent, d'explorer surtout l'amertume. Je sais qu'il est ironique en l'espèce d'envisager que ce soit moi qui sois amer... Mais simplement, ces années a chercher un nouveau déclic m'ont appris que l'homme que je cherchais dont j'ai rêvé, l'homme dont je pourrais rêver aujourd'hui... Je ne crois pas le trouver.

Retour à la case départ

dimanche 10 juin 2007

Histoire d'un kleenex ordinaire

C'est inouï ce que je peux manquer de suite dans les idées. Vouloir tout et son contraire, sans rien vouloir vraiment. (Et si c'était ÇA, ce que je cherche vraiment... savoir ce que je veux ?)

Rien que le temps d'écrire ces deux lignes, j'ai changé d'idée, de place, de chaîne de télé. Évidement, en ce moment, j'atteins une sorte de paroxysme.

Tiens, prenons ce petit (grand, en fait) gars qui m'est tombé dessus au coin d'un bois l'automne dernier... Non, ce n'est pas un secret, la fidélité n'est pas mon fort. Je m'occupe, je me défoule, je soigne mon ego, plus ou moins souvent, dans une sorte de coin de verdure local.

Généralement, et c'est de notoriété publique (enfin, publique...), quand on vit dans une ville moyenne, on sait ce qu'on trouvera là-bas : 70% de mecs (trop) agés (pour moi), 25% de mecs mariés, moins de 5% de mecs de moins de 35 ans, 80% de passifs, 30% de mecs qui ne viennent que pour se faire sucer, et mettons 2% de mecs a son goût. (Oui, je sais, là, on n'a pas le total... mais si vous avez déjà fréquenté ce genre de coins, vous savez comme moi qu'il y a une part de la population qu'on y trouve qu'il est impossible de faire rentrer dans des cases. Bien sûr et a contrario, certains cumulent.)

Bref, outre ces divagations, je dois admettre que je suis en plus un gars facile, pour peu que je sois un peu chaud et qu'il y ait quelques mecs a mon goût, ou qui m'évoquent des idées vicieuses...

Dont S., un mec chatain-roux, mince, la trentaine, dans le mètre quatre-vingt dix, imberbe... Je ne sais plus vraiment si je l'ai approché ou si je me suis laissé approcher. Je me souviens juste de son immense sourire en me voyant entrer dans l'allée de ce bois dans laquelle il était.

Une fois un peu à l'écart, il m'a littéralement sauté dessus, embrassé, susurré des "t'es trop beau" et des "wouah" pendant quelques minutes, sorti sa tgb. L'ensemble était flatteur et excitant. Il me demande de l'enculer... Pas de problème, mon garçon !

En fait, si : je n'avais même pas fini de le pénétrer qu'il éjaculait déjà. Trop excité, paraît-il, j'étais trop son genre... Soit, ça peut arriver (ça m'est déjà arrivé), je comprends. Quelque part, je suis flatté, même si je reste un peu sur ma faim pendant qu'on discute, retournant vers sa voiture, lui demandant à me revoir, dans un coin plus tranquille, avec plus de temps. Tout ça avec des grands sourires, des petites caresses et l'assurance que vraiment, il en veut encore.

Ok, parfait... Je suis impatient à l'idée d'un bon plan une fois passée "l'émotion" de la première fois. Échange de téléphones, et on le fait dès que envie/possible.

Il me rappelle quelques jours plus tard, je suis disponible bientôt... on organise.

Et on fait... un plan assez foireux. Enfin, pour lui, l'extase : on passe à l'action assez rapidement quand j'arrive chez lui, la chambre, torse nu, en slip, a poil... Il me dit qu'il s'est branlé 3 fois dans la journée en pensant à moi (Chic, il va être un peu plus calme, alors !). Il me suce en se branlant, et éjacule au bout de 3 minutes. Oups. Je commence a ne plus trouver ça drôle. Il a une très belle queue, il a un beau corps, j'aimerais en profiter, et accessoirement, qu'il me fasse jouir, n'oublions pas que je suis quand même venu aussi pour ça.

Je le lui dis, et il me répond qu'il n'y a pas de problème, "on recommence dans 5 minutes..." et tout mamour, s'occupe un peu de moi en attendant (pas longtemps, j'avoue) son retour d'érection. Et hop, son téléphone sonne. Il prend l'appel. Loooongue discussion avec son mec. Ok, je comprends, je reste silencieux, a poil sur son lit, vaguement agacé.

On reprend une bonne quinzaine de minutes après. Sérieux, je commence a chauffer, maintenant, j'aimerais la bonne baise pour laquelle je suis venue. Il m'a dit qu'il avait toujours envie que je l'encule... Capote, et c'est parti... et c'est parti, oui, en quelques secondes encore une fois.

Je suis exaspéré, mon côté macho a la con est en plein éveil... Je le retourne un peu sévèrement, lui demande d'un air mâle et décidé de penser un peu à moi, maintenant... Je veux qu'il me fasse jouir. Sa tête dans les mains, il me suce un peu, me branle surtout, en commençant a grimacer... clairement, il en a marre ! Eh ben oui, lui, il en est à son cinquième orgasme de la journée... il est a sec et n'a plus du tout envie de recommencer.

Je l'ai laissé sur ce 5 à zéro... et classé dans la case qui va bien : sexy, mais pas bon coup. A voir uniquement quand j'ai besoin de voir que je peux faire a ce point effet a un mec.

Il m'a relancé plusieurs fois, je n'étais pas dispo, ou pas envie, et pour cause, a quoi bon se déplacer pour deux minutes ? J'ai même programmé une fois une entrevue juste pour lui faire prendre son pied, en guise d'apéritif avant un autre mec... J'avais presque envie de lui monter un plan vicieux (genre ok, je viens, mais je t'attache...) et question de planning, je l'ai décommandé pour passer directement au plat de résistance à l'air bien plus consistant (et j'avais raison d'ailleurs).

A priori, il semblerait normal, vu la non-compatibilité de nos sexualités (ou, le bel euphémisme), en tous cas avec moi, que j'oublie le gars, et que je me contre-tape de savoir si je lui fais de l'effet ou pas.

Eh ben non. Je suis vexé comme un pou parce que jeudi dernier, on s'est croisé dans les bois, qu'il m'a salué et pris des nouvelles de manière très sympathique, mais RIEN d'autre. Pas un compliment, pas un sous-entendu, keud.

Apparement
:
- J'étais tombé dans le panneau, et c'était moi le pur kleenex dans l'histoire.
- Il semblerait qu'il soit normal de m'utiliser quand il a envie, mais pas que je considère que ça ne me convient pas.
- Je suis une supra-tache, puisque j'en redemande en tentant les allusions pas fines moi-même.

(J'aurais peut-être du insister pour réessayer, s'il n'est vraiment pas plus ému que ça par ma pomme, maintenant... Je le trouverais peut-être enfin bon coup... Mouais, bon, ma mémoire informatique m'immunise contre moi-même : j'ai perdu ses coordonnées)

(M'en fous, ce soir-là, j'ai récupéré le téléphone de J.)

Dans le désordre

Voilà.

Je vais mieux, parceque j'ai commencé a exorciser. Pour autant, ces événements brulants qui s'éloignent me laissent une tête pas vraiment reposée et très en désordre.
Je continue de bâtir des phrases, de me dire que tiens, j'ai l'entrée que je vais choisir pour raconter tout ça... et au lieu de le faire, je me perds dans la vie (ou l'avis) des autres. Je m'y reconnais, j'y reconnais parfois plutôt celui qui m'a laissé à reconstruire. Ça me perturbe, ça me distrait. Ça me complexe, aussi : leur humour, entres autres, ce qui n'est certainement pas mon fort en ce moment...

"Voilà" donc, une note particulièrement vide pour annoncer simplement que les prochaines notes seront forcément dans le désordre, épisodes choisis d'événements ou de non événements... qu'il faudra recoller pour me comprendre.

mercredi 6 juin 2007

Crazy

Parce que je n'ai pas eu le temps de partager avec toi, ne serait-ce que les chansons qui font ma vie. Et parce que celle-ci, entres autres, m'est apparue avec une intensité beaucoup plus forte quand j'ai compris :

Crazy, I'm crazy for feelin' so lonely
I'm crazy, crazy for feelin' so blue

I knew you'd love me as long as you wanted
And then someday, you'd leave me for somebody new

Worry, why do I let myself worry
Wonderin', what in the world did I do.

Oh crazy, for thinkin that my love could hold you,
I'm crazy for tryin and crazy for cryin,
And I'm crazy for lovin you

Crazy, for thinkin that my love could hold you,
I'm crazy for tryin and crazy for cryin,
And I'm crazy for lovin you.


___

Fou, je suis fou de me sentir si seul,
Je suis fou, fou de me sentir si mélancolique,
Je savais que tu m'aimerais le temps que tu le voudrais,
Et qu'ensuite un jour, tu me quitterais pour quelqu'un de nouveau.

Ronger, pourquoi me laissè-je me ronger,
A me demander ce que j'ai bien pu faire,

Oui, je suis fou, de penser que mon amour aurait pu te retenir,
Fou d'essayer et fou de pleurer,
Je suis fou de t'aimer.


(Crazy, version originale interprétée par Patsy Cline, écrite et interprétée également par Willie Nelson)

Oublier

Il faudrait maintenant que tu sortes de moi.

Passer une heure, une journée, une semaine, sans penser à toi. Ne plus sentir le fantôme de ta main sur ma nuque, de tes baisers sur ma joue, ton épaule contre la mienne.

Vivre simplement cette vie que j'ai choisie. A cause de toi, malgré toi. Y mettre le meilleur de moi, et savourer ces plaisirs quotidiens.

On me dit que tout passe. Je sais que tout passe. Qu'on oublie tout, et que la vie peut continuer. Mais, sans que ce soit prévisible, tu me sautes au coeur, à n'importe quel instant. Tu me prends aux trippes. J'ai envie de pleurer, mais je ne peux pas. J'ai envie d'hurler, je me retiens. Je ne peux pas leur dire. Je ne peux pas lui dire.

Que je n'ai plus que lui.

C'est beaucoup, déjà. Tu disais que j'avais tout pour moi. On me dit que j'ai déjà tant. Mais je n'ai plus rien.

Je remplis. Des secondes, des minutes, des heures. Je les remplis trop pour mieux les vider de moi. Les vider de toi. Soudain, c'est une chanson qui me saisit les oreilles, dont je saisis toute la vérité : "On n'oublie rien. On n'oublie rien du tout. On s'habitue, c'est tout".