jeudi 26 juillet 2007

Free

Un sentiment de liberté. Pas de poids, pas de cerveau, pas d'angoisses, même pas celles de rater la journée, ou les vacances. Pas de contingences : dormir en suffisance, manger quand j'ai faim, glander le reste du temps. Shopping, plage, baise.
Je suis en stand-by au soleil, et c'est BON.

jeudi 19 juillet 2007

I am what I am*

Je me prends de petites claques. Des bouffées de souvenirs complètement enfouis. De petits moment anodins qui ne font rire que moi, en silence. Les uns n'ont rien à voir avec les autres, et forment des jours assez tranquilles. L'angoisse est endormie momentanément. Le temps n'est pas à l'introspection pure, mais à la confrontation : le moi d'aujourd'hui et celui d'hier, moi vu par moi, et — je ne m'étais pas rendu compte que cela faisait si longtemps que je n'avais pas pris cette dimension en compte de cette manière là — moi vu par les autres.

Comment un enfant qui passait des heures à tourner en rond (oui, façon derviche) dans une robe dénichée au fins fonds des placards de sa mère peut-il devenir un grand gars mi-ours mi-peuplier sans avoir l'impression de s'être trahit en chemin ? Comment le même peut-il donner l'impression d'être le mâle sur de lui, qui va vers les autres en toutes circonstances sans douter ?

Moi aussi, BB, j'ai passé des heures à rêver à la magie qui était en moi en secret. C'est la petite fille aperçue, marchant derrière son père, le suivant à peine consciemment qui me l'a remémoré réellement. J'ai souvent des bouffées de tendresse (et sans doute de nostalgie), à l'égard des enfants rêveurs, ou qui ouvrent sur le monde des yeux plein d'interrogations.

La fillette, bâton à la main, façon canne d'aveugle... qui s'arrête soudain précisément à l'angle de la rue : elle frappe le sol du bout du bâton, l'air décidé. Aucun doute que la magie avait fonctionné vu son air ravi. À peine une légère moue de dépit ensuite.

Quand ai-je cessé ces rêveries ? Perdu cette conviction que la magie était en moi ? Qu'est-ce qui l'a tuée ? L'adolescence ? La fin de la rêverie au bénéfice de la morosité ? La conviction d'être adulte, dans le monde ?

Est-ce que le fait d'être capable d'imaginer, en plusieurs session dans la journée, voire dans la semaine, des paragraphes entiers que j'aimerais écrire ici, en plus de quelques scénarios cochons très personnels, ce n'est pas perpétuer cette aptitude à rêver le monde, en arrivant rarement à concrétiser ? (J'ai fait l'effort de retranscrire ces phrases informes, sans réel enchaînement logique, pour une fois.)

La magie, perpétuée dans le monde adulte, est-ce que ce n'est pas être le magicien des autres ? Savoir ce dont on rêve soi-même et l'organiser pour les autres, comme un parent ment à ses enfants pour le plaisir de voir s'illuminer les yeux devant un sapin de noël garni de cadeaux. Sans forcément attendre la réciproque, en en ayant fait le deuil, parce que la naïveté qui permet de vivre tout cela pleinement est envolée. Que passer des jours à trop désirer une chose, un événement, laisse souvent un accomplissement décevant, alors que les grands plaisirs viennent imprévus.


Quelques occasions sociales de me remettre en perspective. Qui se cumulent avec des discussions rassérénantes sur msn : abandonner la posture complexée, donner le bon en moi, faire taire ou contourner le mauvais.


Et puis des petits bonheurs : un café en terrasse imprévu, le passage d'un copain pas vu depuis longtemps, et le temps nécessaire disponible, pour une fois. Et un de mes matages favoris qui prend une table juste à côté. Un ouvrier du bâtiment, sans doute. Immense gaillard, façon viking. Le crâne tondu, la peau tannée, des yeux bleus à tomber dedans. Perdu seul, attendant que la serveuse daigne s'intéresser à lui. Ne comprenant absolument pas pourquoi mon regard s'attardait si souvent sur lui. Reprenant confiance au retour de son collègue parti acheter un coffret de parfum pour sa douce. Et l'autre lui demandant s'il connaissait le parfum, mon immense gaillard de se saisir délicatement du flacon, et de le tester sur son poignet en connaisseur.

... J'ai beaucoup rit intérieurement, mais j'adore ce contraste du mec sans raffinement mais à qui on a appris a ne pas casser ce qu'il manipule... s'il fait l'amour avec cette délicatesse, j'achète ! (euh, s'il est très brute aussi)


Et encore : je m'étendrai forcément un jour sur ce chapitre. L'été changeant les horaires de tout le monde, ma salle est fréquentée différemment. Je croise d'autant plus de ces petits gars insupportables pour moi, cons comme des balais, avec plus ou moins de sensibilité, qui prennent des muscles en quelques mois sans trop suer... qui vous rejoignent sous la douche sans aucune arrière-pensée, pour raconter qu'ils ont un pote qui est super sportif mais qui n'irait jamais dans un club dont les douches sont collectives. Et tout en vous matant de haut en bas pendant que vous ne pouvez pas arrêter de les regarder, vous assurent que "je lui ai pourtant dit, sous la douche, on se regarde même pas". J'ai failli dire plein de conneries ("il en a une très petite, pas comme toi mon mignon", entres autres, ou encore "moi je ne peux pas ne pas mater, c'est plus fort que moi"). Mon pote présent dans le vestiaire a attendu exprès sans nous rejoindre, me laissant me démerder, mais thanks god, ne faisant pas dans la surenchère, pour une fois.

Passage obligé au retour par le bois... J'avais promis que j'arrêterais. Désolé Jean, mais il n'y a pas encore suffisamment de conviction de finalité pour que j'arrive à tenir ce genre de résolution.

*and who I am, oeuf corse !

mardi 17 juillet 2007

OMG !

Okay, d'accord, je parle librement de sexe. Mais de pas mal d'autres choses aussi... plus personnelles.

Par exemple il parait qu'on peut venir ici en cherchant ça :
Chanson aussi vrai que la terre est ronde, mecs dispo, mode des cheveux tondus
mon ange mon démon, seigneur silverstone,
Et n'oublions pas : depression je voudrais avoir des horaires libres
(j'ai dit ça ? même dans le désordre ?)

Mais surtout de sexe, si j'en crois les requêtes à monsieur google qui ont mené ici :

"il me suce", érection dans les vestiaires, à poils dans les vestiaires, histoiresx queue sucer garcon, gay poilu, camaraderie virile sous les douches, vestiaire mater hétéro, enculé garçon bois, plan branle chiottes publics, histoire sucer, branle entre pote hetero (comment as-tu deviné que ça aussi me faisait bander ?), besoin de kleenex branle, je me branle fois, choupinou belles bites...

On dirait que j'expérimente des choses qui en titillent plus d'un... Par contre, il faudra m'expliquer : histoires de vicieuses mariees (quel rapport avec moi ?). Et ma favorite :
"je l'encule" lavabo

J'adore la syntaxe des requêtes google !

Rassurez-moi : j'assume de parler de cul, hein. mais le FOND de ce que je dis , ça ne parle pas que de sexe, n'est-ce pas ?

samedi 14 juillet 2007

Baby did a bad bad thing

Umpf.

C'est une sensation étrange : j'ai gagné une bataille sur moi-même, je lui ai fait gagner une bataille sur lui. J'ai été à deux doigts de partir. J'ai envie de rester. J'ai gagné une bataille sur lui, il m'a gagné encore une fois.

Dans un demi-sommeil, j'ai trouvé insupportable de (me) laisser pourrir ici, usé. J'ai fini par me lever, et renoué avec une vieille névrose. Ranger le bureau m'a laissé apaisé, mais pas épuisé. Au passage, je me suis pris une claque. Je me suis rendu compte à quel point j'avais laissé traîner les affaires courantes. À quel point, de même, j'ai laissé s'installer trop de non-dits. Trop de jardin secret.

Ranger, physiquement, c'est ranger aussi sa tête, il faut croire. Classer, par sorte, par date. Faire les comptes mentalement des erreurs des uns et des autres. De ses propres erreurs. De ses manquements.

Je me rends compte que j'ai échoué jusqu'ici : je m'étais promis d'apprendre à vivre ma vie, en étant droit à ma manière. Sans blesser celui avec qui je l'ai partagée si longtemps. Je n'ai pas réussi à prendre sur moi pour appeler plutôt qu'attendre qu'on m'appelle. Là, j'ai été faible. Je m'étais promis de le soutenir, de lui ré-apprendre à se voir, à me voir, à nous voir brillants, séduisants au travers des autres. Garder de la légèreté et de l'imprévu. Là encore, j'ai été faible.

J'ai le sentiment de m'être trompé, de l'avoir trompé, en fuyant. Pas dans le sexe sans but, exutoire facile mais qui finalement ne compte pas. Mais en n'étant pas vraiment présent. En acceptant, d'abord, puis en cherchant délibérément ailleurs, de la tendresse, de l'estime. En ne provoquant pas les clash nécessaires.

Je maintiens : en attendant de trouver une raison d'être valable et durable, on n'a pas le droit de ne pas cultiver les occasions d'être heureux. On n'a pas le droit de se priver de sortir, d'être
puéril, d'être vivant. Même s'il faut bousculer celui dont la thérapie semble être le repli sur soi.

Cette voie, ce raisonnement, soutenu par quelques voix, m'a presque conduit à effacer ce blog entièrement. Comme pour effacer le chemin que j'ai suivi ces derniers mois. Pour laver la faute. Tuer dans l'œuf tout risque de découverte a posteriori.

Mais sans naïveté : mon histoire est celle de tant d'autres... Le besoin de mettre à plat est plus fort. Effacer quelques lignes, effacer des tonnes d'historiques sur msn, tuer quelques compte mail, détruire des mails, et enfin oublier quelques contacts de mon portable, tout cela ne changerait rien. Le mensonge existe toujours : je dois accepter de vivre avec.

Sa naïveté, par contre, m'a surpris. Ses bravades au quotidien ne sont que des coups d'épée dans l'eau. Le voir si désarmé m'a ému. Comme au début d'une histoire d'amour : j'ai envie qu'il me découvre, au-delà de ce qu'il pense savoir de moi. Le pousser à faire des choses très inhabituelles. Passer à l'action. Faire et montrer que je fais. Les efforts pour moi et les efforts pour lui. Avoir quelques discussions sérieuses. Advienne ensuite ce que devra.

Reprenons les comptes. Dans ma vie, il y a :
- Mon mari.
- Mon loup, un homme que j'aurais aimé rencontrer dans d'autres circonstances. Un beau "et si" qui m'aura un peu trop tourné la tête. Mais qui se montre un ami fidèle, au-delà de ce que j'aurais cru.
- Mon ange, un homme tendrement amical, ou amicalement tendre. Un frère joueur et câlin.
Ma famille et quelques copains.
... et puis quelques hommes qui voudraient de moi plus que je ne peux et veux leur donner.
À part un sourire.

mardi 10 juillet 2007

Ils marchent le regard fier...

Pas d'emphase, pas d'effet... Puisque Benjamin n'y pige plus que pouic, voilà... Dans ma vie, il y a :

MON MARI
Connu depuis : une dizaine d'années.
Capital love : un peu usé mais encore élevé. Genre 100/100.
Capital réciprocité estimé : 135/100*
Commentaires : je les garde pour moi.

JEAN
Connu depuis : un an et un mois.
Capital love : trop élevé, aux alentours de 115/100.
Capital réciprocité : ne veut pas me perdre parce que je lui ai rendu la foi en l'amour, sans compter les nombreuses qualités qu'il me trouve... Mettons 95/100, ce qui me place sans doute en seconde position dans son coeur, après son mec qui doit frôler les 140/100 en ce moment.
Commentaire : dit "le loup". Effet magique sur mon impression d'exister et d'avoir de la valeur. Du coup, magique pour le moral. Moins magique pour effacer les doutes. C'est surtout de lui qu'il est sujet dans ce blog, et en général quand je dis "tu".

MON ANGE
Connu depuis : un peu plus de deux ans, je crois.
Capital love : c'est pas d'l'amour... je l'aime de cette manière spéciale que je ne peux classifier dans rien de connu. 90/100
Commentaire : bah, y'a qu'a relire la note qui porte son sobriquet, hein...

Ensuite, on rentre dans le flou, les rencontres aléatoires et/ou utilitaires. Je ne liste que les rencontres répétées...

FLORENT
Connu depuis : euh, je ne sais plus, quelques mois.
Capital love : 30/100 (faudrait pas déconner non plus)
Capital réciproque estimé : aucune idée... Quelquepart entre le bon coup a 30/100 et le mari idéal ?
Commentaire : plan cul a répétition, mais pas assez complice pour être un "fuck buddy". Fan de Mylène... et assez introverti (étonnant, non ?) sauf sur MSN. Me donne parfois envie de le secouer, parfois envie de le bercer.

J.
Connu depuis : 3/4 mois.
Capital love : 30/100
Capital réciproque estimé : en quête de tendresse, en quête de mari... je crois. Sensible à ma capacité de l'écouter, de le prendre gentiment dans mes bras et de ne pas lui promettre quoi que ce soit.
Commentaire : on ne construira *jamais* rien ensemble, ce petit gars est gentil, mais je ne sens pas d'autre affinité que ce besoin commun de prendre quelqu'un dans ses bras et de laisser dégénérer si l'opportunité est là.

Ça fait tout de même 5 mecs auxquels je pense régulièrement... Soit une explosion des quotas standard de la monogamie. Le cœur d'artichisme, ça a une limite ? Edit immédiat : Oui, parfois j'ai honte de tout ça.

*Je rappelle que la note maximale du mari de rêve est de 150. Au minimum -15 points pour moi parce que je suis une grosse flemasse à la maison et que je ne suis pas toujours gai, gai, comme vous avez pu le lire. Sinon, je vais me la péter un peu, c'est bon pour mon moral.


lundi 9 juillet 2007

C'est un silence pesant.

Ce silence qui ne m'habite pas, mais qui m'est obligé. Dedans, tout se contredit. Les pulsions se chamaillent. Je n'ai pas envie de plonger en moi-même pour clarifier ces idées plus ou moins réalistes. Ces mots qui se chevauchent, ces phrases qui s'emmêlent, et pour qui ?

Je n'ai pas envie de voir en moi la sagesse des uns, la légèreté des autres. Je sais la sagesse, qui me dicte d'attendre que le calme revienne. Je sais la légèreté de profiter de ce qui s'offre, même futile. J'ai moins envie encore de voir ma veulerie.

C'est un silence pesant, celui que tu m'imposes aussi, en attendant peut-être que je vienne vers toi. Pour des raisons tout autres qui sait.

J'ai besoin de savoir que je peux vivre sans toi. Que je peux avoir l'envie, le courage, de suivre une implusion bénéfique, sur une certaine durée. Te rencontrer m'a révélé à moi-même, mais m'a aussi déconstruit. Les pièces qui me font ne savent plus dans quel ordre elles doivent s'assember, encore moins vers quoi elles doivent tendre.

En attendant, je m'applique. A travailler. A bouger. A ne rien faire en gardant l'esprit vide.

C'est un silence pesant sur mes lèvres, sur mes doigts. Et ce silence est la seule idée que j'arrive clairement à cerner.

vendredi 6 juillet 2007

Pendant ce temps, dans la vraie vie

Je voulais exorciser, expulser, éjecter, encore une fois. Sortir de moi ces tous et ces riens qui m'habitent. Mettre de l'ordre. Mais rien n'est clair, pas de pulsion définie, pas de priorité, pas de sens.

Au quotidien... :

MARDI
Excité par mes congénères mâles à la salle, je décide de me branler sous la douche — il n'y a plus personne a mâter, encore moins à draguer, de toutes façons. Pas envie de sentir monter l'envie au fil de la journée, pour finir par chercher le premier consentant venu et me livrer sans âme.
Expédié en 30 secondes, frustrant.

L'idée me revient en quittant le travail. J'ai mâté une bonne partie de l'après-midi : en pause clope, sur le net...

Je décide que non, sage petit mari rentre direct. Et je tourne aussi sec à droite, en direction des chiottes publics parfois fréquentés. Je me gare. Un mec est en train d'y entrer. Je suis quelques secondes après.
Je le surprends au sortir d'une des cabines, en train de reboucler sa ceinture. Regard surpris et pas franc. Pas le mec de mes rêves, mais compatible pour un quart d'heure de défoulement. Je me dirige vers l'autre cabine, je laisse la porte ouverte.
J'attends. Rien.
La porte s'ouvre à nouveau, doucement. Je pense qu'il s'est barré.
Je sors de la cabine, jette un oeil : l'autre porte est fermée. Derrière la porte, frottements, boucles de ceintures, halètements.

Je repars toujours frustré, sous la pluie battante. Pas d'arrêt forêt.

MERCREDI
Fatigué, besoin de faire le point. Besoin d'éviter de parler. Qu'on me tende la main de manière désintéressée. D'un câlin, même sans sexe.

Florent est sur msn. On discute vaguement, mon moral a tout juste remonté dans la journée. Encore fatigué. Encore amer et cynique à deux balles. Le MP3 me balance un truc pop des Innocents, "un monde parfait". Je tilte sur les paroles* que je n'ai jamais vraiment réussi à saisir. Je les cherche sur le net. Au lieu de jouer avec l'idée et d'attendre qu'il me le demande, je viens de proposer un câlin a Florent, mais son enthousiasme n'est pas évident. Je recule, et je le laisse en plan rapidement.
Besoin d'être désiré.
Rentré, à nouveau sur msn, mon ange me bouscule et essaie de me motiver, je repique au cynisme et à l'aquoibonisme. Je ne le verrai pas avant août. Il faudra que je trouve moyen de m'excuser avant, même s'il est suffisamment gentil pour ne pas m'en vouloir.

JEUDI
Putain, journée continue... et l'envie qui monte pour de bon. Une partie de la matinée passe sur le net a chercher une opportunité. Besoin d'un truc sans sentiment, sans tendresse, faire mon film de mon côté. Suceur ou sucé, dominant ou dominé. Un moment d'oubli animal.
Le seul mec disponible, sur place et partant ne me plaît pas. Même sa queue ne me plaît pas.

13h, je retourne aux chiottes publics.
Personne. Un beur à l'air pas commode attend lui aussi dans sa voiture et finit par partir.
Je retourne au bureau. Frustrant.

Sport du soir : c'est l'invasion de mâles. Jeunes, vieux, portugais, arabes, turcs, européens... Je vais péter un cable !

Toujours personne aux chiottes sur le chemin du retour.

Je repère des voitures dans la forêt, par contre. Sans réfléchir, je m'engage.
La première voiture est celle de J. Un petit signe. Je me gare. Je jette un oeil aux deux autres mecs présents. Y'aura pas moyen. Je vais saluer J. et on discute le temps que les deux autres se barrent.

J'ai trouvé mon câlin sans le demander : je ne pensais pas lui plaire de cette manière là. Mais je n'avais pas le temps d'aller au bout, même en en ayant tous les deux envie. J'ai été honnête avec lui, je suis venu pour un plan-minute, j'étais content d'avoir sa tendresse. Une simple et saine envie de s'aimer. J'ai trouvé les remerciements d'un gars qui se sent bien dans mes bras. Et qui n'a pas peur de le dire, alors qu'on ne se connaît pour ainsi dire pas.

*C'est n'importe quoi et en même temps, ça m'a parlé :
on a des bibles des hymnes, des icônes
le jour du Seigneur
Enghien, Silverstone
tout un nuancier

l'homme invisible
et celui de vingt heures

l
es chanteurs les cercueils,
les cyclones
le convertible
les membres inférieurs,
comme le cœur on cherche un emploi
tout reste plié
cette idée terrible
en nos douillets intérieurs
d'aujourd'hui devenu autrefois
humain de métier

c'est un monde parfait
de l'abaca jusqu'à l'au-delà
c'est un monde parfait
on pourrait imaginer vivre là

l'inaccessible
une étoile meilleure,
trouver l'âme sœur au-dessus de l'ozone
une branche éloignée
un combustible
brûler nos pesanteurs
vus d'ailleurs on est tous autochtones
humain de métier

c'est un monde parfait

presqu'aussi parfait qu'il est plat
c'est un monde parfait
mais on est bien au-dessus de ça

vus d'ailleurs on est tous autochtones
humain de métier
c'est un monde parfait
le vent souffle, on ne bouge pas
c'est un monde parfait
on s'en ira, le vent restera
un monde parfait...

jeudi 5 juillet 2007

Russian hills

J'ai toujours cette capacité à perdre contact avec la réalité.

Pas une perte de contact totale, entendons-nous bien. Je ne revendique pas l'internement. Juste une déformation de la réalité qui est la mienne. Une aptitude à voir tout en noir, lorsque lundi revient. Lorsque je suis fatigué. Lorsque j'ai de la fièvre.

D'un lundi pas grandiose en lundi morose, de lundi morose en mardi pathétique.

Oui, le début de la semaine a été pathétique, c'est le mot. J'ai été en dessous de tout parce que rien. Pas un petit rien, un grand Rien.

Mes petits plans de petits bonheurs pour le week-end prochain mis en danger. Ça me suffit largement pour devenir une loque. Pas méchant avec les autres, mais assez inexistant. Ça ne me prive pas de sens de l'humour, mais totalement de second degré. Et maintenant que j'ai appris à l'ouvrir à nouveau... C'est pas beau à voir, m'adressez pas la parole, c'est d'un ridicule achevé.

La vérité, c'est que je n'ai plus de moteur. C'est que je me demande à quoi peuvent bien carburer tout ceux qui continuent. Quelle est leur espoir de récompense ?

Mon système de valeur n'en finit pas de s'effondrer. J'ai grandi avec l'idée, inculquée, je ne sais pas, innée, peut-être, que "quand on est gentil, on est récompensé". "Quand on fait des efforts on est récompensé."

"Finis ton assiette pour faire plaisir à Maman"
(et quand tu seras obèse, elle sera bien avancée, Maman)
"Sois beau pour être un bon gay"
(et on ne s'intéressera plus à ton cerveau, mais seulement à ton cul si ta bite est "trop petite")
"fais des études"
(et tu pourras peut-être gagner la même chose qu'un honnête ouvrier qualifié)
"Sois travailleur, entreprenant, ambitieux, serviable"
(mais personne ne t'aidera ni ne te dira sincèrement merci)

Qu'est-ce que je disais, c'est pas beau à voir... J'ai fait le tour des naïvetés qui me viennent à l'esprit instantanément.

Mais pas de l'aigreur que me cause le fait de ne plus y croire. Encore moins de celle provoquée par le fait que je continue d'essayer, malgré moi, d'être beau, d'être bon. Parce que, ne négligeons pas : d'après mon système pourri, si ça ne marche pas, c'est que je n'ai pas essayé assez fort, n'est-ce pas ?

Mais je m'edgare.

Je ne sais tout simplement plus après quoi courir. Tout est si lent. Les objectifs semblent s'approcher, et tout se casse la gueule. Ou du moins, deux pas en arrière pour trois pas en avant. Et le pire est dans l'équilibre : il est d'autant plus ennuyeux quand on l'approche (pas de tension) que difficile à maintenir (et comme on le regrette ensuite).

...

Et la crise est passée, après quelques jours et beaucoup d'autres brouillons. Celui-là est le plus "vrai". Quelques impulsions, quelques point de vue dans mon sens, quelques discussions sans sujet m'ont redressé.

Je ne sais toujours pas quelle est ma raison de continuer, mais je suis en ordre de marche. Je ne peux pas faire autrement.

dimanche 1 juillet 2007

À ma place

Je suis heureux, depuis quelques jours. A part un léger stress professionnel qui pointe : la période des vacances est toujours difficile a négocier.

Mais je me sens libéré, je me sens moi, et malgré le mauvais temps, j'ai juste envie de profiter de la vie, ce que j'ai fait tout le week-end, assez simplement. Je ne ressens plus cette pression, cette obligation de faire un choix. Je peux me laisser porter un peu, et préparer les prochaines occasions de se réjouir.

Je sais que celui qui ne se souvient pas de l'histoire est condamné à la répéter. Je sais aussi que j'use probablement de mes dernières ressources en patience, et que je profite d'un regain de tendresse envers mon mec. Que j'ai besoin de sentir un changement palpable. Mais que je dois m'y prendre d'une nouvelle manière.

Parfois, usé et déçu, j'ai envie de reprendre ma vie à zéro. Parfois, sous l'impulsion d'un loup ou d'un ange, j'ai envie de vivre seul. Ne rien devoir à personne.

Je me projette dans ces possibles. Je joue avec ces idées pour jusqu'ici mieux les repousser.

Découvrir le célibat à trente ans passés ne me donnera pas la sensation d'être mieux reconnu. Ce n'est pas ça qui fera accourir les amis qui me manquent. Vivre ailleurs ne me donnera pas plus de courage. J'ai vu des proches le faire, pour continuer à mener leur vie différemment mais exactement de la même manière.

J'ai souvent l'impression d'être une quantité négligeable. Je ne vois pas ce que je peux représenter pour les autres. J'ai longtemps complexé face à un mec brillant, intelligent, séduisant, sûr de lui. Mais je ne m'attendais pas à ce que la situation se renverse. Encore moins à devoir être le moteur de "nous" beaucoup plus souvent.

Une certaine déception, de n'avoir pas réussi à changer ces petites parties de lui qui me pèsent. De grandes déceptions quand il m'a promis de faire un effort sans jamais en produire ne serait-ce que le début. L'impression de ne pas valoir la peine... Je m'en veux de ne pas être assez fort, assez constant pour gérer les contraintes du quotidien et y ajouter l'exceptionnel. Mais il se cache derrière ces contraintes pour éviter de répondre à certaines de mes envies.

Mais ce n'est pas de *ma* nature qu'il est question dans ce cas. Et je dois accepter l'idée qu'on ne change pas l'autre profondément.

Soit je peux vivre avec et conquérir ma liberté nécessaire parfois, soit... il faudra que je vive autrement. Ce que je ne crois pas être prêt à faire. Ce serait un constat d'échec cuisant.

Je deviens plus vrai avec les ans. J'accepte mes doutes, j'assume de mieux en mieux mes envies. J'espère que le choix d'assumer un jardin secret, certains jours presque une vie parallèle, en tous cas, une vie personnelle, me permet d'être mieux moi-même avec lui.

Je me demande souvent à quel point il me comprend. Ce qu'il sait de ma duplicité, et avec quelle part de résignation il vit. Je ne parle ici que de ce moi secret, d'anecdotes qu'il n'est même pas supposé pouvoir imaginer. Parce que cette part a besoin d'exister. Me reconnaîtrait-il en découvrant ces lignes ? Me pardonnerait-il ces histoires de coeur ?

Accepterait-il que je sois moi ?