mardi 18 mars 2008

Encore une fois, c'est Toi qui me tire du silence. Toi que je cognerais volontiers.

Je ne comprends pas comment, après presque un an, je n'ai pas encore réussi à me détacher de toi. Pourquoi l'envie de ton contact est encore si forte, quand j'ai l'impression de te voir. Je scrute les voitures semblables à celle que tu avais. Je m'arrête presque devant la vitrine de ce bar où tu m'as expliqué qu'un autre avait déjà pris ma place, en ayant cru que tu étais là, avec une de tes vieilles copines ridicules. Ce jour là, j'ai sû retenir assez mon élan. Je n'ai pas fait le pas en arrière nécessaire pour peut-être te voir. Peur du face à face malgré la vitre.

Mais pas hier.

Hier, où tu as traversé ma rue, m'as regardé fumer mon clope sur le trottoir, m'as reconnu malgré la capuche de mon sweat rabbatue sous la pluie.

La rage m'a repris. À ton allure, à ta — très — légère hésitation (bravo pour le self-control, tu es toujours impeccable, décidément), j'ai failli jeter mon mégot, l'écraser et rentrer te maudire devant mon poste de travail. Mais j'ai été pris d'un doute. D'une légère folie qui m'étreint parfois... Une glennclosite soudaine et aigüe : après juste assez d'hésitation, j'ai foncé à l'angle de la rue où tu avais disparu. Pour... je ne sais pas. Te faire le reproche de m'avoir évité ? T'agonir d'injures ? T'embrasser ?

J'aurais pu te suivre, mais je ne l'ai pas fait. Mon hésitation t'avait déjà porté loin de moi : de l'autre côté de la place, je t'ai vu passer à nouveau, me tournant le dos. Peut-être que ce n'était pas toi. Mais peut-être que tu m'as senti, sous ma capuche et clope au bec. Et que tu t'es bien retourné. Juste pour vérifier.

Oui, tu as toujours ce pouvoir, de m'attirer malgré tout, que tu sois là ou pas. Oui je t'en veux terriblement de savoir pertinemment où je suis et de ne pas venir, quand bien même tu aurais vraiment perdu mon numéro.

Mais au-delà de tout, je m'en veux d'avoir besoin de Toi. Toi entier, ton visage, ta chaleur, tes yeux face aux miens. Toi pour me sentir vivant. Tes jeux de langage qui me manipulent si bien. Ton apparente complexité, finalement.

Tu n'es rien, que mon manque.

Tu es tout.

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