Russian hills
J'ai toujours cette capacité à perdre contact avec la réalité.
Pas une perte de contact totale, entendons-nous bien. Je ne revendique pas l'internement. Juste une déformation de la réalité qui est la mienne. Une aptitude à voir tout en noir, lorsque lundi revient. Lorsque je suis fatigué. Lorsque j'ai de la fièvre.
D'un lundi pas grandiose en lundi morose, de lundi morose en mardi pathétique.
Oui, le début de la semaine a été pathétique, c'est le mot. J'ai été en dessous de tout parce que rien. Pas un petit rien, un grand Rien.
Mes petits plans de petits bonheurs pour le week-end prochain mis en danger. Ça me suffit largement pour devenir une loque. Pas méchant avec les autres, mais assez inexistant. Ça ne me prive pas de sens de l'humour, mais totalement de second degré. Et maintenant que j'ai appris à l'ouvrir à nouveau... C'est pas beau à voir, m'adressez pas la parole, c'est d'un ridicule achevé.
La vérité, c'est que je n'ai plus de moteur. C'est que je me demande à quoi peuvent bien carburer tout ceux qui continuent. Quelle est leur espoir de récompense ?
Mon système de valeur n'en finit pas de s'effondrer. J'ai grandi avec l'idée, inculquée, je ne sais pas, innée, peut-être, que "quand on est gentil, on est récompensé". "Quand on fait des efforts on est récompensé."
"Finis ton assiette pour faire plaisir à Maman"
(et quand tu seras obèse, elle sera bien avancée, Maman)
"Sois beau pour être un bon gay"
(et on ne s'intéressera plus à ton cerveau, mais seulement à ton cul si ta bite est "trop petite")
"fais des études"
(et tu pourras peut-être gagner la même chose qu'un honnête ouvrier qualifié)
"Sois travailleur, entreprenant, ambitieux, serviable"
(mais personne ne t'aidera ni ne te dira sincèrement merci)
Qu'est-ce que je disais, c'est pas beau à voir... J'ai fait le tour des naïvetés qui me viennent à l'esprit instantanément.
Mais pas de l'aigreur que me cause le fait de ne plus y croire. Encore moins de celle provoquée par le fait que je continue d'essayer, malgré moi, d'être beau, d'être bon. Parce que, ne négligeons pas : d'après mon système pourri, si ça ne marche pas, c'est que je n'ai pas essayé assez fort, n'est-ce pas ?
Mais je m'edgare.
Je ne sais tout simplement plus après quoi courir. Tout est si lent. Les objectifs semblent s'approcher, et tout se casse la gueule. Ou du moins, deux pas en arrière pour trois pas en avant. Et le pire est dans l'équilibre : il est d'autant plus ennuyeux quand on l'approche (pas de tension) que difficile à maintenir (et comme on le regrette ensuite).
...
Et la crise est passée, après quelques jours et beaucoup d'autres brouillons. Celui-là est le plus "vrai". Quelques impulsions, quelques point de vue dans mon sens, quelques discussions sans sujet m'ont redressé.
Je ne sais toujours pas quelle est ma raison de continuer, mais je suis en ordre de marche. Je ne peux pas faire autrement.
Pas une perte de contact totale, entendons-nous bien. Je ne revendique pas l'internement. Juste une déformation de la réalité qui est la mienne. Une aptitude à voir tout en noir, lorsque lundi revient. Lorsque je suis fatigué. Lorsque j'ai de la fièvre.
D'un lundi pas grandiose en lundi morose, de lundi morose en mardi pathétique.
Oui, le début de la semaine a été pathétique, c'est le mot. J'ai été en dessous de tout parce que rien. Pas un petit rien, un grand Rien.
Mes petits plans de petits bonheurs pour le week-end prochain mis en danger. Ça me suffit largement pour devenir une loque. Pas méchant avec les autres, mais assez inexistant. Ça ne me prive pas de sens de l'humour, mais totalement de second degré. Et maintenant que j'ai appris à l'ouvrir à nouveau... C'est pas beau à voir, m'adressez pas la parole, c'est d'un ridicule achevé.
La vérité, c'est que je n'ai plus de moteur. C'est que je me demande à quoi peuvent bien carburer tout ceux qui continuent. Quelle est leur espoir de récompense ?
Mon système de valeur n'en finit pas de s'effondrer. J'ai grandi avec l'idée, inculquée, je ne sais pas, innée, peut-être, que "quand on est gentil, on est récompensé". "Quand on fait des efforts on est récompensé."
"Finis ton assiette pour faire plaisir à Maman"
(et quand tu seras obèse, elle sera bien avancée, Maman)
"Sois beau pour être un bon gay"
(et on ne s'intéressera plus à ton cerveau, mais seulement à ton cul si ta bite est "trop petite")
"fais des études"
(et tu pourras peut-être gagner la même chose qu'un honnête ouvrier qualifié)
"Sois travailleur, entreprenant, ambitieux, serviable"
(mais personne ne t'aidera ni ne te dira sincèrement merci)
Qu'est-ce que je disais, c'est pas beau à voir... J'ai fait le tour des naïvetés qui me viennent à l'esprit instantanément.
Mais pas de l'aigreur que me cause le fait de ne plus y croire. Encore moins de celle provoquée par le fait que je continue d'essayer, malgré moi, d'être beau, d'être bon. Parce que, ne négligeons pas : d'après mon système pourri, si ça ne marche pas, c'est que je n'ai pas essayé assez fort, n'est-ce pas ?
Mais je m'edgare.
Je ne sais tout simplement plus après quoi courir. Tout est si lent. Les objectifs semblent s'approcher, et tout se casse la gueule. Ou du moins, deux pas en arrière pour trois pas en avant. Et le pire est dans l'équilibre : il est d'autant plus ennuyeux quand on l'approche (pas de tension) que difficile à maintenir (et comme on le regrette ensuite).
...
Et la crise est passée, après quelques jours et beaucoup d'autres brouillons. Celui-là est le plus "vrai". Quelques impulsions, quelques point de vue dans mon sens, quelques discussions sans sujet m'ont redressé.
Je ne sais toujours pas quelle est ma raison de continuer, mais je suis en ordre de marche. Je ne peux pas faire autrement.
3 commentaires:
Faut jamais s'attendre au tapi rouge, du moins dans le travail.
Plus tu donne et moins tu reçois c'est comme ça, avec les gens s'est idem.
Ou alors tu reçois mal.
Faut jamais attendre quelque chose en retour. Ca évite bien des déceptions.
Et puis de toute façon, tous ce que tu fais même si ça ne marche pas au premier coup, c'est pour toi. Pour ta vie. Et quand tu seras à la fin de ta vie justement, tu te diras que t’as bien réussi, et tu pourras être fier. Cela dit, dit comme ça, ça peut paraître loin, ou nul, mais bon, faut positiver. Et pas se laisser bouffer.
T'en fais pas : je sais que mon système est stupide et "j'arrête demain" (d'y croire).
Quant à la fin de ma vie... en ce moment, c'est une grande angoisse d'imaginer me dire que j'ai fait les mauvais choix.
J'espère pouvoir au moins me dire que j'ai fait "le moins pire", ou que "j'ai assumé ma voie".
Je ne m'en fais pas, mais clair que c'est mieux de lire quelqu'un qui est heureux plutôt que quelqu'un qui 'se déchire' Image.
Mais c'est toujours un plaisir.
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