vendredi 15 juin 2007

Case Prison

Le plus étonnant, dans la dépression, c'est cette impression récurrente "d'éveil".

Je "m'éveillais" toutes les 6, 8 ou 12 heures, jetant un regard sur la matinée écoulée, la journée de la veille, me disant que vraiment, j'étais à côté de la plaque à ce moment-là. Mais plus à l'instant, non, vraiment. Je voyais clair. Juste avant de me mettre a pleurer à cause d'un pub à la radio.

Je n'analyserai pas plus cette sensation, ni cette période aujourd'hui. Une autre fois peut-être, mais maintenant, je suis incapable de dire combien de temps tout ça a duré, ce que j'ai fait, et surtout, quand ça c'est arrêté. SI ça c'est arrêté. Car je me le demande parfois encore.

J'en garde entre autres une étrange capacité a fusionner des périodes différentes, à ne plus me souvenir de la saison de tel ou tel événement. J'ai écrit l'autre jour que j'avais arrêté de fumer, durant ces mois où il travaillait trop. Je ne suis pas du tout sûr que ce ne soient pas deux années différentes que j'ai décrites dans la même phrase comme faisant partie d'un tout.

La sensation que j'ai aujourd'hui, sur cette période, est surtout celle d'une naissance : celle d'un adulte. Je n'ai jamais cru, et je ne crois toujours pas, qu'on devienne un adulte "définitif". On est sans cesse en devenir, mêlant parfois à nos responsabilités les pires rêves de midinette. Pourtant, cet abandon, ce retour d'angoisses infantiles, cet intense besoin d'amour et un sentiment d'échec professionnel total m'ont dépouillé de beaucoup de rêves.

J'ai fait le deuil de nombreux rêves, conscients ou inconscients. Et d'idées "romantiques".

En particulier, j'ai renoncé au prince charmant, au profit d'une vie construite. C'est peut être quand j'ai accepté cette idée que j'ai commencé à aller mieux ? Elle m'a en tous cas permis de ranger certains domaines de ma vie. Sans être "mort à l'intérieur", je ne crois plus en l'amour des contes des fées : pas d'extase permanente, pas d'homme idéal.

Tu imagines le bordel quand on ne réalise pas à temps qu'un prince charmant est passé ?

(Et quand est-ce qu'on l'achète, cet hôtel Rue de la Paix ?)

3 commentaires:

Anonyme a dit…

Si tu t'en es pas rendu compte c'est peut être parce que ce n'était pas le bon.

twisted a dit…

Théorie intéressante, je m'étais pas encore posé la question de cette manière... Je crois surtout que sur le moment, j'étais trop occupé à me sentir bien, beau et bon.
Ensuite, je sais qu'on aurait pu être heureux ensemble, et dans ce sens, c'était "un bon".
Mais LE bon, est-ce que ça existe vraiment ?

Anonyme a dit…

Ouais je sais mdrrr^^
'LE bon, est-ce que ça existe vraiment ?' Franchement ? Jpense pas, par contre tu peux trouver quelqu'un qui y ressemble...