Mon ange
Je l'ai rencontré dans une salle de sport. On commençait nos séances à la même heure, on les finissait à la même heure.
Dans mes âges (la trentaine, bande de curieuses), bien foutu, masculin pour ne pas dire viril, sympathique. De l'humour.
On a assez vite discuté ensemble, un feeling qui passe bien. On a assez vite pris nos douches ensemble, aussi (oui, des douches communes, ça ouvre des horizons). Ma curiosité inlassable, mes fantasmes pathétiques de vestiaires...
Sauf que je me suis assez vite rendu compte qu'il avait systématiquement la gaule. Oups, mais il est marié, ce gars. Une belle érection, difficile à cacher, pourtant. Et une gêne certaine. De mon côté, j'étais amusé et intrigué. Et excité.
Je ne cache jamais que je suis homo. Après quelques discussions, je lâche le morceau l'air de rien. Je suis en général suffisamment sûr de ne pas avoir de problème pour ne pas en avoir, même avec des bourrins qui lèvent de la fonte. De toutes façons, je n'ai rien de choquant, je ne m'amuse à choquer que ceux qui veulent l'être. Et mon air gentil et intelligent (lassitude, sans me connaître, tout le monde m'imagine cadre) met en confiance, apparemment, personne ne s'est jamais senti agressé (même si certains on décalé leurs horaires de quelques minutes pour ne pas me croiser trop à poils au vestiaire).
Dans l'année écoulée, de bons délires avec le garçon, qui a aussi une oreille attentive quand un sujet plus sérieux se présente. Après quelques approches à la con, j'avais conclu qu'il était juste du genre en rut dès qu'il se touche, qu'il n'était choqué par rien, mais basta. Jamais un geste ou un regard d'invitation, je respecte, les gars bien ne sont pas légion, pas la peine de braquer celui-là.
Je suis heureux du hasard qui m'a fait le croiser sur un site de drague. Et de son courage de me faire deviner si facilement qui il était. Je passe sur la tension palpable des vestiaires durant ces quelques semaines de double langage : j'avais sans preuve l'intime conviction que c'était lui, et lui attendait depuis un an de me sauter dessus... Au moment de passer à l'acte, on a ri un peu jaune de quelques occasion ratées qui ont fait durer le suspense.
On ne s'est rien promis, juste de profiter des moments qu'on aurait, le temps que ça durerait.
N'empêche, un moment, je me suis laissé aller à rêver, qu'on allait chacun tout plaquer pour vivre une autre vie. Tout en sachant que cet homme de devoir ne le ferait pas.
Aujourd'hui, plus libre dans sa tête, mais toujours aussi peu dans sa vie, il me prête son oreille, un peu de son temps, prend en coulisse de mes nouvelles, chaque fois qu'il en a l'occasion. Notre simple camaraderie apparente masque notre intimité.
Mais il a été là pour entendre mon histoire, avant tout autre. Pour me réconforter quand j'ai douté, me conseiller, me distraire, me témoigner son affection. J'espère lui rendre tout ceci. J'espère qu'il saura le moment venu faire de sa vie ce qu'il doit vraiment en faire. J'espère qu'il sait que je l'aime de cette manière particulière.
Merci mon ange.
(Oué, j'ai un ange gardien père de famille et baraqué. Et j'en suis fier)
Dans mes âges (la trentaine, bande de curieuses), bien foutu, masculin pour ne pas dire viril, sympathique. De l'humour.
On a assez vite discuté ensemble, un feeling qui passe bien. On a assez vite pris nos douches ensemble, aussi (oui, des douches communes, ça ouvre des horizons). Ma curiosité inlassable, mes fantasmes pathétiques de vestiaires...
Sauf que je me suis assez vite rendu compte qu'il avait systématiquement la gaule. Oups, mais il est marié, ce gars. Une belle érection, difficile à cacher, pourtant. Et une gêne certaine. De mon côté, j'étais amusé et intrigué. Et excité.
Je ne cache jamais que je suis homo. Après quelques discussions, je lâche le morceau l'air de rien. Je suis en général suffisamment sûr de ne pas avoir de problème pour ne pas en avoir, même avec des bourrins qui lèvent de la fonte. De toutes façons, je n'ai rien de choquant, je ne m'amuse à choquer que ceux qui veulent l'être. Et mon air gentil et intelligent (lassitude, sans me connaître, tout le monde m'imagine cadre) met en confiance, apparemment, personne ne s'est jamais senti agressé (même si certains on décalé leurs horaires de quelques minutes pour ne pas me croiser trop à poils au vestiaire).
Dans l'année écoulée, de bons délires avec le garçon, qui a aussi une oreille attentive quand un sujet plus sérieux se présente. Après quelques approches à la con, j'avais conclu qu'il était juste du genre en rut dès qu'il se touche, qu'il n'était choqué par rien, mais basta. Jamais un geste ou un regard d'invitation, je respecte, les gars bien ne sont pas légion, pas la peine de braquer celui-là.
Je suis heureux du hasard qui m'a fait le croiser sur un site de drague. Et de son courage de me faire deviner si facilement qui il était. Je passe sur la tension palpable des vestiaires durant ces quelques semaines de double langage : j'avais sans preuve l'intime conviction que c'était lui, et lui attendait depuis un an de me sauter dessus... Au moment de passer à l'acte, on a ri un peu jaune de quelques occasion ratées qui ont fait durer le suspense.
On ne s'est rien promis, juste de profiter des moments qu'on aurait, le temps que ça durerait.
N'empêche, un moment, je me suis laissé aller à rêver, qu'on allait chacun tout plaquer pour vivre une autre vie. Tout en sachant que cet homme de devoir ne le ferait pas.
Aujourd'hui, plus libre dans sa tête, mais toujours aussi peu dans sa vie, il me prête son oreille, un peu de son temps, prend en coulisse de mes nouvelles, chaque fois qu'il en a l'occasion. Notre simple camaraderie apparente masque notre intimité.
Mais il a été là pour entendre mon histoire, avant tout autre. Pour me réconforter quand j'ai douté, me conseiller, me distraire, me témoigner son affection. J'espère lui rendre tout ceci. J'espère qu'il saura le moment venu faire de sa vie ce qu'il doit vraiment en faire. J'espère qu'il sait que je l'aime de cette manière particulière.
Merci mon ange.
(Oué, j'ai un ange gardien père de famille et baraqué. Et j'en suis fier)
6 commentaires:
Alors autant l'garder commme ça !
Sinon Bonjour les emmerdes.. ^^
je connais quel que personnes qui on vécuent ce genre d'histoire. Je trouve que vous avez du courage. parce que moi je ne pourrais pas me mettre dans une situation ou le danger est au maximum.la situation fait que forcément tu rêves d'un peu être...enfin je pense. mon coeur en a trop vu pour pouvoir s'abandonner ainsi sans s'égratiner encore plus.
je t'embrasse et te souhaite d'être heureux
@benjamin : il n'est plus question d'autre chose, rassures-toi :-)
@adam : je connais finalement pas mal de mecs qui sont pères et vivent leur vie homo aujourd'hui... bien sûr, ce n'est pas le choix le plus facile, et il faut construire sainement pour blesser le moins possible les autres. Mais je trouve ça d'autant plus fort de s'assumer ensuite. Ce n'est pas encore vraiment le cas de mon ange, mais il le fera un jour, je le sais.
Quand à moi, cette relation est un vrai bonus jusqu'ici.
Bein moi franchement, j'en connais pas mal aussi et jsais pas mais sans vouloir bein hein, bein je comprend pas tout simplement, je comprend pas non plus la bisexualité.
Et l'homme marié qui a 3 gamins, qu'embrasse sa femme tout les matins, qui lui souhaite une bonne journée et.... Et que le soir il baise avec un gars qu'il rentre après chez lui, à l'aise et tout sourire, pour finir dans le lit de sa femme normal, bein moi je comprend pas !
Et je vois pas du tout ce qu’il y a de sain la dedans, m’enfin après je m’en branle, si les gens sont heureux c’est le plus important, mais je reste quand même amer dessus.
ben...
Je ne suis pas plus sain et franc que lui : sous couvert de bisexualité, j'ai failli faire le même choix.
C'est une question d'empathie.
Il s'est révélé à lui-même trop tard, ça peut arriver, that's life.
Et je ne crois pas qu'il se couche plus sereinement que moi quand je rentre après un détour non affichable au planning officiel de ma journée.
Alors il se doit par respect pour sa personne, de faire un choix.
Et comme on dit, mieux vaut tard que jamais.
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